
Le film a été interdit à sa sortie en Espagne, en Tunisie et en France au moins de 18 ans, alors que John Lennon rencontre au Festival de Cannes de 1971 le réalisateur Fernando Arrabal en sifflant la musique de son film. Picasso, lui sort une toile de son atelier pour peindre un tableau intitulé Viva La Muerte, le Festival projette le film sans aucune censure. Nous sommes en 1971. Si les écrits de l’époque (certains) hurlent à la provocation, le réalisateur s’en défend « La beauté n’est jamais scandaleuse... » et d’ajouter à ceux qui veulent bien l’entendre « Le seul scandale ici, est celui de la vérité » Qu’importe la forme, si l’image est là. Et elle est là, sur l’écran. Quitte à bousculer les regards de l’après 68. Arrabal nous montre un monde en résistance dans un pays imaginaire qui se trouve de l’autre côté des Pyrénées. L’Espagne, naturellement. Après la guerre, sous le régime de Franco. Le regard d’un enfant pour témoignage. La forme du film reprend le contenu. Une écriture proche d’un Buñuel dans une dénonciation surréaliste. Le film qui se ressort en DVD (éditions Montparnasse) dans une version restaurée par la Cinémathèque de Toulouse, est le bonheur retrouvé de ceux qui écrivent encore le mot Résistance avec une majuscule. Arrabal est un poète qui manie la caméra avec aisance en adaptant son propre livre Baal Babylone sans trahir le verbe. Il fait UN. A découvrir sans attendre. Attendre quoi d’ailleurs , Puisqu’il n’y a plus rien à attendre.
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