GINDOU 2023 – Le Ciné-Concert du film TURKSIB

Entretien de Virgile Goller 

Marc Perrone. Accordéoniste diatonique. Un dimanche à la campagne, et pour le film de JP Thorn La belle rebelle.

Il y a d’abord un film. En noir et blanc, restauré. Projeté à 21h50 en plein air devant 800 personnes à Gindou. Une réalisation de Victor Tourine (1895-1945). Un film à la frontière du parlant.  Nous sommes en 1929.  Le documentariste russe s’empare du film avec cette dextérité hérité des maitres du montage cinématographique. On pense naturellement à Dziga Vertov. Long-métrage dans la plus pure propagande de l’union soviétique sur la construction d’une ligne de chemin de fer de plus de 1400 km. L’épopée signe un  western soviétique à la gloire du progrès, du triomphe de l’homme sur la nature, de l’homme sur l’homme. Nous sommes à  des années lumières d’un Jeremiah Johnson. Le piano à  bretelle de Virgile Goller évite soigneusement l’esprit « folklore » pour nous offrir en accompagnement ce moment de petit bonheur, d’un cinéma retrouvé ?  Seul sur scène, un peu à l’écart, Virgile Goller à la lourde tache d’accompagner TURKSIB dans les méandres de nos regards. Le doigté est là. Sans forcer, le musicien, qui  a en héritage la souplesse d’esprit d’un Marc Perrone, ne se laisse pas compter par les images. Nullement débordé Virgile Goller apprivoise ce qu’il y a peut-être de plus difficile. la distance sonore qui le sépare de l’écran. Cette épaisseur qui offre au spectacle toute sa densité. Il est rare d’avoir un spectacle entier (complet) qui offre au cinéma cette petite madeleine de Proust que notre appétit cinématographique demande qu’à gouter. Encore, encore, la gourmandise est là. « M’sieur Goller, restez encore un peu ! »

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