DROIT DANS LES YEUX

Pour un premier film, Stéphan Castang n’a pas froid aux yeux. Ajoutons que le réalisateur trouve un malin plaisir à nous fixer, caméra au point, bien droits et tant pis  pour la tempête en devenir. Vincent doit mourir est une œuvre originale, un conte qui vous tue d’un coup d’œil. Enfin, pas tout à fait. Il vous saisit spectateur, devant l’audace d’une situation dont le regard est le héros.  Une situation kafkaïenne. Pensez donc public, la haine se déclenche parce que notre personnage, homme de tout les jours, transparent pour ses collègues, attire sans raison apparent les foudres de ses concitoyens. Commence alors un long chemin aux croisements duquel sa vie doucement sera bouleversé, glissant dans la marge. Une impression surréaliste des rapports voulu par le réalisateur. Il n’ y a pas plus déstabilisant que la normalité. Il inspire la haine sans comprendre pourquoi. Une fable en somme, celui de l’autre, du regard, Baisser les yeux pour ne pas attirer la haine, mais pas que ! Vincent doit mourir est un conte dans lequel vous serez happé jusqu’à votre dernier regard. Et oui, voilà un film qui impose d’être vu droit dans les yeux si vous ne voulez pas être happé par la médiocrité. Ce film n’est pas banal, c’est pour cela qui risque de vous mettre mal à l’aise, vous indisposer. Tant mieux, c’est à cela que l’on reconnait une œuvre singulière et sociale. A découvrir sans rien dévoiler… Sinon l’approche ne serait plus la même, ne pas être en résistance, laissez-vous porter… Une thérapie ne fait jamais de mal.

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