Un regard, il suffit d’un regard et vous voilà chambouler. Le personnage du premier film de Stéphan Castang en est le témoin. Il vous prend à témoin. Le monde entier lui en veut.. Ce type est un paria.
Une énigme qu’entretien le talent le comédien Karim Leklou, jusque dans notre terreur. A quoi bon expliquer ce malaise ? La force de la narration est la ! Dans le doute, naturellement, celle de notre propre perception. Nous même, ne serions pas fou ? L’ étreinte psychologique nous tenaille et ne nous quitte plus, sinon pour nous guider vers notre propre malaise. Cela ne fait il pas partie des propos des surréalistes ? Déstabiliser notre confort.
Bien au delà des effets de manches d’un cinéma qui flirte avec l’étrange, le fantastique est ici social dans sa cruauté.
Droit dans les yeux. Il faut regarder ce film sans baisser le regard. Elle ne fait rien d’autre, la complice de Vincent, une serveuse d’un Fast Food, jouée par Vimila Pons. Complémentaire, la comédienne propose un jeu complexe teinté de cette légèreté libertaire que nous offre sa génération. En crescendo, la déstabilisation ruisselle tout au long de la narration maîtrisée. Cette violence pathologique que suscite Vincent lui fait quitter son job – les ondes négatives viennent de lui, naturellement ! On ne peut pas déstabiliser un lieu de travail. Il faut mettre le nuisible à l’écart. S’en suit une longue glissade dans les marges. Il est l’élu, le fautif, celui par qui la haine se déverse. Récepteur de mauvaises énergies, à moins que cela ne soit qu’illusion ? Une fable que l’on nous accepte de conter de peur que nous soyons nous-mêmes, un émetteur en puissance. C’est à cela que l’on reconnait une œuvre singulière et sociale, dans l’équilibre instable qu’elle procure. A découvrir sans rien dévoiler… Une thérapie cinématographique n’a jamais fait de mal.
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