15€, un petit prix pour un DVD de cette qualité. On y est pas, mais prèsque ! Voilà un cadeau à mettre au pied du sapin, de la cheminée…
Le temps figé du voyage. Itinéraire entretenu entre les mondes du regard. Frontieres fragmentées. Ainsi peut-on résumer ce que nous propose Nicolas de Staël (1914-1955), peintre de l’obsession. Une vision, sa vision. Le cheminement jamais achevé d’un itinéraire artistique qui, aujourd’hui encore, interroge. Qu’importe le trait, l’empreinte du couteau sur la toile, l’épaisseur du noir profond, l’aplat d’une couleur délimitant un horizon qui pourrait être le nôtre. L’exposition Nicolas de Staël que l’on peut découvrir au Musée d’art moderne de Paris, est semé de petits cailloux blancs comme autant de tableaux qui nous mènent sinon dans le doute, au moins dans la fracture des vies. Et oui, certaines œuvres sont dans l’interrogation, à la porte de l’identité picturale de l’artiste. Ainsi on le qualifira de dandy tellement l’artiste, de par sa désinvolture, se met en scène avec assurance, tout comme il assure la précision de sa recherche. Reconnaissable. Il suffit de suivre et de se laisser porter au-delà du ressenti que nous temoignons aux œuvres. La déchirure des contrastes se love dans cette économie de signes pour mieux cerner l’essentiel. Si les œuvres de Staël nous interpellent, le documentaire de François Lévy-Kuentz nous éclaire sur la complexité du peintre. Un road movie social et artistique. D’origine russe, il vivra l’exil, l’abandon, la déchirure. Gommer le superflu puisqu’il n’y a pas eu droit. L’essentiel uniquement, l’absolue simplicité comme seule valeur existentielle. Un leitmotiv qui le guidera sa vie durant. Soutenu par le peintre Georges Braque, le poète René Char ses aînés.
Le documentaire Nicolas Staël, la peinture à vif de François Lévy-Kuentz, produit entre autre par Doriane Films, viendra sûrement étoffer votre vidéothèque… Vous caresserez même l’envie une fois le documentaire visionné, de retourner à l’exposition pour la découvrir d’un œil nouveau.
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