Maestro

Cinq films de Chantal Akerman (1950 – 2015) restent à découvrir sur le site LaCinétek, rendez-vous créé par Pascale Ferran, Laurent Cantet et Arnaud Desplechin. Vous avez jusqu’au 24 février pour découvrir la rareté du talent de Chantal Akerman. Pour les parisiens, une programmation au Forum des Images qui court pendant tout le premier semestre 2021.

Christian Petzold, réalisateur allemand filme depuis les années 90 l’Allemagne réunifiée. Il remonte le court de l’histoire sans en oublier ses racines. Son dernier film Ondine est une variation. Un questionnement sur son cinéma.  

Comment ne pas remonter les rues de Montmartre sans penser à Fellini. La surprise en cette fin de journée est de taille pour Jean-Max Méjean, prof de cinéma et critique… Un retour en arrière, un flash-back qui ne dit pas son nom. Une histoire intime inscrite dans le cinéma.

Federico Fellini (1920-1993)

Fellini aurait aimé le confinement. Imaginez tout ce qu’il aurait sorti de son chapeau pour fêter le centième anniversaire de sa naissance. Quels montres pour honorer la fête ? Car il en fallait bien un en ces temps étranges ? Sortons Federico du bois pour l’honorer comme il se doit (mais il n’est pas seul) des rétrospectives du 33e festival Premier Plan d’Angers. Manifestation aux 80 000 spectateurs qui a eu lieu dans cette virtualité qui nous apprivoise. Toute une atmosphère. Vous avez dit atmosphère ? Si particulière, si fantomatique. Irréelle, mais présente malgré tout. Hommage. Le Maestro partage l’affiche avec Chantal Akerman et Christian Petzold. Trois rétrospectives complémentaires pour titiller le regard des curieux. Il était temps. Tout le talent des programmateurs reste entier. Qu’importe le contexte, les organisateurs savent d’une année sur l’autre offrir la diversité cinématographique. Découvrir n’est pas un maître mot. Il s’apprend en pianotant sur le clavier. Les festivités sont terminées mais vous avez la possibilité de découvrir quelques perles oubliées. Vous avez un appétit d’ogre ? Tant mieux ! Voilà qui va aiguiser votre appétit. Le cinéma de Federico Fellini peut-être. Il semblait reléguer au fin fond du rayonnage d’une cinémathèque désertée. Hauts les cœurs ! Les anniversaires sont là pour ranimer la mémoire. Et des souvenirs que l’on a laissés sur le bord de la route. Trois films. Huit & demi, naturellement faut-il écrire ! Le Cheik blanc et cette aventure aujourd’hui oubliée des romans photos et Juliette des Esprits qui en son temps avait dérouté plus d’un cinéphile. Trois films à découvrir sur la plateforme Lacinetek jusqu’à la fin février. D’autres longs métrages seront programmés dans un avenir que tous souhaitent proche. Le cinéma Les 400 coups, une salle qui n’a pas les deux pieds dans le même sabot, propose un service VOD pour seul lien. Un battement de cœur ininterrompu, là où certaines ont débranché. Un cinéma qui dans un temps meilleur, ouvrira ses portes au public et aux scolaires pour faire (re)découvrir une partie de la filmographie de Federico. Drôle de conjoncture pour prendre rendez-vous avec le Maître italien. Les hasards, Federico Fellini les cultive avec un malin plaisir. La magie est toujours présente ! Est-ce si étrange pour celui qui voulait adapter la bande dessinée Mandrake le magicien ? Voilà Fellini de retour dans notre espace cinématographique et cela fait du bien. L’enchanteur n’était jamais loin de nos pensées cinéphiles. Quel autre cinéaste pourrait aujourd’hui, sans frayeur dompter par ses mensonges le COVID 19 ? L’enjoliver et le proposer comme bête de foire, ridiculisant comme en d’autres temps les ecclésiastiques, le monde des savants défilant sur le podium des vanités. La parade des monstres. Federico Fellini aurait cent ans cette année et s’amuserait certainement de l’état du monde. Il croquerait de quelques coups de crayon sur une feuille l’âme destructrice de nos concitoyens. Portraits qui serviraient certainement à un prochain film. La beauté de la laideur comme clap de fin. Federico Fellini visionnaire aurait été conciliant, même dans la caricature. Le monde est un cirque où les clowns sont rois. Tout le cinéma tend à nous faire accepter cette maxime, et c’est rassurant de lucidité. Angers est résistance. Le festival Premier Plan d’Angers garde le cap avec cette difficulté à manœuvrer en mer inconnue. Comme d’autres manifestations, l’organisation ne baisse pas les bras et trouve le pouvoir de continuer dans l’imagination à proposer des formules qui pourraient offrir d’autres débouchés. On ne cumule jamais assez les bonnes idées. La preuve, voici le lien du programme complet et de ce qui reste à découvrir http://www.premiersplans.org/