
Le plus vieux cinéma du monde. L’Eden. Ici les frères Lumières projetèrent en septembre en 1895, devant cinquante personnes et pour la première fois en public une dizaine de films court dont L’arrivée du train à La Ciotat.. On peut donc honnêtement avancer la date de la naissance du 7e Art de 4 mois ! Sauf qu’elle n’était pas payante…

Le cinéma n’est pas qu’une affaire d’impatience sociale, même justifiée, avec la promesse d’une réouverture des salles à la fin du printemps. C’est aussi une affaire d’égo et de politique. Nous voilà dans l’embarras. La Ciotat s’enorgueillit, à juste titre, de veiller sur un trésor, celui de posséder la plus vieille salle de cinéma au monde. Lieu qui aurait dû accueillir le 3e Festival Les Rimbaud du Cinéma organisé par le réalisateur Manuel Sanchez ( Les Arcandiers 1991, La Dormeuse Duval 2015 ) qui a frappé les trois coups de la première édition à Charleville-Mézières en 2019, ville natale de Rimbaud. Pas de meilleur coup d’envoi que d’avoir invité alors Emir Kusturica. L’année suivante a été virtuelle pour les raisons que nous connaissons encore aujourd’hui, la présidence était celle du comédien et réalisateur Bob Swain. La troisième édition devait respirer l’air marin. Elle sera portée par des vents contraires. Une bourrasque qui fait chavirer une belle idée. La Ciotat, ville emblématique des frères Lumières. On aurait pu s’attendre à une connivence cinématographique entre le lieu et le Festival. Une rencontre clé en main avec une programmation de l’équipe Les Rimbaud du Cinéma des plus originales. La découverte de films invisibles, maudits, réalisés dans des conditions souvent extrêmes… Un cinéma qui emprunte les pas d’un Rimbaud. Cent cinquante films devaient être programmés. Mais voilà il suffit d’une goutte d’eau électorale pour faire déborder les rancœurs. Manuel Sanchez (Président-fondateur des Rimbaud du Cinéma) a choisi comme président du jury le réalisateur Frank Cassenti, son dernier film Changer le monde est visible chez Les Mutins de Pangée, qui est aussi directeur du Festival Jazz à Porquerolles. L’idée était bonne mais déplut à la municipalité. Un rejet aussi cinglant qu’une réplique du « Spectre » ! Frank Cassenti est semble-t-il évincé pour avoir été le président du comité de soutien du rassemblement de la gauche et des écologistes ? En voilà effectivement une faute citoyenne ! Défendre ses idées ne veut pas dire être en désaccord avec la cité. Vivre sa ville, c’est apporter une différence constructive, la faire évoluer par touches. Est-ce la conviction de la municipalité (LR) ? On peut douter. Une méthode usée jusqu’à la corde. Chacun dans son pré carré, dans l’ignorance de l’autre. Le temps de la réflexion est là, dans son l’apesanteur. Est-il si dangereux d’être dans l’échange ? De laisser les mesquineries aux vestiaires et de penser que le bon sens citoyen a rendez-vous avec Les Rimbaud du Cinéma pour le bien de la Cité les 23 et 24 octobre prochain ? Les dés sont jetés
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