Brosser l’image

Il faut avoir le verbe d’un galeriste pour décrire le travail d’Amaury Voslion. Celui du mot picturale. Si la trace est un signe, l’empreinte nous guide. Un itinéraire pisté offert aux regards des spectateurs. Les œuvres du réalisateur s’exposent sur grand écran avec justesse et partage. Trois films courts. Trois noms : Thomas de Pourquery, saxophoniste et musicien, Jean Luc Verna performeur, danseur, Pierrick Sorin artiste hologramme. Portraits singuliers signés par un artiste aussi singulier qu’il a l’étoffe d’un metteur en image. Amaury Voslion pense que le cinéma est une affaire de l’intelligence du regard. A bien observer son travail on est frappé par la précision du plan montée, l’élaboration du cadrage. La salle de montage est son chevalet. Ne voyez vous pas l’épaisseur de la gouache, le volume qui s’invite ? L’ajusteur manie l’outil avec précision. Il sait offrir l’espace dans lequel le choc esthétique ébranle notre attention. C’est par des visions feutrées, parfaitement abouties qu’Amaury Voslion nous surprend. Il ouvre la boite de pandore et nous propose d’entrer dans son monde visuel, et de nous accompagner à pas de loup, vers un travail qui ne relève plus tout à fait du 7e Art. La grammaire commune est bien la, reconnaissable dans l’écriture, et pourtant. A savoir pourquoi ? Il y a un plus, indéfinissable qui rend ses œuvres sinon unique, reconnaissables, spécifiques. Amaury Voslion serait-il un peintre qui a troqué sa panoplie pour une caméra, un appareil photo. 25 images par seconde et autant de pigments qui brossent les œuvres. Une palette graphique qui inspire, empruntant chez certains Maitres (Hopper, est en bonne place) une représentation sociale de nos vies.

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