Colette et le Cinéma

LE TEMPS DU CLAP

L’ouvrage de Paola Palma s’inscrit dans une collection riche, Le cinéma des poètes dirigée par Carole Aurouet. Vingt-neuf ouvrages à ce jour. Sans perdre pied, la collection a rejoint Quidam éditeur dont Colette et le Cinéma est le premier d’une longue série. Le cinéma et la poésie : une affaire qui remonte aux origines. Ce nouveau langage aux images sautillantes (au début tout au moins) devenait pour les poètes et surréalistes, cette caméra stylo qui crèverait l’écran. Une aventure artistique qui s’effilocha tout au long de l’histoire du 7e Art, jusqu’aux rives du XXIe siècle. Colette est une femme de lettres et d’images. L’ouvrage de Paola Palma nous guide dans les méandres d’une époque ponctuée de « vers » rythmant le phrasé des images. Colette est femme de caractère qui de son vivant a pris très au sérieux le cinématographe.  La modernité est là, balayant, comme pour ses amis surréalistes, ce monde d’un autre temps. Nous sommes bien au XXe siècle. Ne cherche-t-elle pas à comprendre dès 1910 ce qu’est le cinéma ?. Une question que bien plus tard André Bazin posera tel un sphinx aux passeurs, à l’aube de la Nouvelle vague. Qu’est-ce que le cinéma ? Colette y répondra en partie dans ses écrits, ses notes, ses impressions. Si l’auteure de Divine (1935) film réalisé par Max Ophuls, de Gigi (1949) de Jacqueline Audry, sans oublier Claudine à l’école (1937) de Serge de Poligny se sent attirée par le 7e Art, c’est aussi pour son langage. Ne construit-on pas un film comme un roman ? Les artifices sont différents mais le résultat reste la fabrique de l’imaginaire. Qu’importe le poète si le verbe vous ouvre les portes. Colette et le Cinéma, l’ouvrage de Paola Palma est une des nombreuses clés à posséder pour aimer le cinéma.