Dans l’ombre du Géant

Un dernier accord, un dernier coup d’archet. Le monde du 7e Art est une fois de plus orphelin. Que reste-t-il ? Une trace musicale? Une empreinte sonore sur une image ? Celle d’un opéra populaire aux multiples sonorités qui accompagna une grande partie des succès cinématographiques de ces 50 dernières années. Ennio Morricone colle ses notes à la pellicule avec l’aisance enfantine d’un surdoué. Il est, et personne ne dira le contraire, la cheville ouvrière du succès de la trilogie de Sergio Leone. Un coup de butoir comme l’ont été les westerns italiens dans la narration et le filmage. La création musicale enrichissant les codes convenus jusqu’à, parfois, remettre en question les priorité cinématographiques, parvenant à placer au même niveau d’importance, la création musicale et la mise en scène. Un équilibre entretenu par Sergio Leone qui inscrira le succès du musicien en haut de l’affiche. Ennio Morricone n’est pas un faiseur musical, il est l’essence du film “son”. Godard aimait provoquer en répétant, à qui voulait bien le comprendre, que le cinéma était composé de deux films. L’image d’un côté et la bande son de l’autre. Il aurait pu ajouter la musique. C’est dans le bac des disquaires que l’on  retrouvera l’importance de cette trace. Ennio Morricone hissa la musique de film au sommet des hit-parades. Les thèmes de ses compositions touchèrent le plus grand nombre. Sa musique devint aussi populaire que les films qu’elle servait. Tout un chacun est capable de fredonner quelques notes en visualisant la séquence à laquelle elle font référence. C’est aussi cela le talent du compositeur qui en soixante ans de carrière influença l’écriture de la musique de film. Partenaire de Sergio Leone, Francis Ford Coppola, Guiliano Montaldo, Henri Verneuil, Terrence Malick et Roland Joffé,  Ennio Morricone travailla également avec des metteurs en scène comme Pier Paolo Pasolini. Le compositeur a su conjuguer l’image et la musique en un pas de deux pour offrir aux spectateurs le spectacle “absolu” dont il essayait de se rapprocher.

A final chord, a final bow. The world of the 7th Art is once again an orphan. What’s left? A musical trace? A sound imprint on an image? That of a popular opera with multiple sounds that accompanied much of the cinematographic success of the past 50 years. Ennio Morricone sticks his notes to film with the childlike ease of a gifted person. He is, and no one will say otherwise, the linchpin of the success of Sergio Leone’s trilogy. A blow like the Italian westerns were in the narration and filming. Musical creation enriching the agreed codes up to, sometimes, calling into question cinematographic priorities, managing to place musical creation and staging at the same level of importance. A balance maintained by Sergio Leone who will write the success of the musician at the top of the poster. Ennio Morricone is not a musical maker, he is the essence of the film “sound”. Godard liked to provoke by repeating, to whoever wanted to understand, that cinema was made up of two films. The image on one side and the soundtrack on the other. He could have added music. It is in the record stores that we will find the importance of this trace. Ennio Morricone hoisted film music to the top of the charts. The themes of his compositions touched the greatest number. Her music became as popular as the movies she served. Anyone is able to hum a few notes by visualizing the sequence to which they refer. This is also the talent of the composer who, over a 60-year career, influenced the writing of film music. Partner of Sergio Leone, Francis Ford Coppola, Guiliano Montaldo, Henri Verneuil, Terrence Malick and Roland Joffé, Ennio Morricone also worked with directors like Pier Paolo Pasolini. The composer was able to combine image and music in two steps to offer spectators the “absolute” spectacle he was trying to get close to.