Drôles d’Étrennes

Funny New Year’s gifts at the start of 2020! A gift that risks having as many upheavals as the arrival of digital in theaters. Even if this progresses with velvet pace, the new screens are anchored in the room with the consequence the pure and simple disappearance of the projection that we know (even with its changes since the origins of the 7th Art). And therefore of a certain idea of ​​ »Paradiso » cinema.
The Parisian cinema Pathé Beaugrenelle has just acquired an Onyx screen. A super TV with 96 individual LED panels mechanically assembled, the final dimension of 10.4 mx 5 m is not far from the surface of standard screens. With this avowed desire to be completely free from the projector in favor of what is similar to a giant TV. What about the profession of projectionist, who remember it has already taken quite a lot for his grade.
No more taking stock, confronting a problem of brightness … Contrast and other twists set for life – well that’s what is said -. We are promised a perfect image world. And the sound? It would become virtual in operation. Too random for Pathé. For now, we keep the good old speakers, waiting for irrefutable proof that the sound does not become a technical reflection of the image. It seems that the other advantage of the system is the relative speed of installation. Four weeks from the first to the last nut. If the project implemented is experimental for the moment (although! Several rooms are already equipped: twenty around the world).
At what price does this technological innovation? Average price: 14.60 euros. This is now equivalent to a monthly subscription to Netfix. In seeking perfection and the absolute happiness of the spectator, one can kill the pleasure. Onyx reminds us that sometimes we are not too bad in our living room facing a large television or video projector (1). We are moving away from the original cinema – understand the disappearance of the cabin for a « television » broadcast of the film. Hopefully the process does not become the norm but I am pessimistic. Especially since another trend is taking shape and spreading in many rooms with the broadcasting of opera, soccer match, rock concert. In a way, a multi-service space is organized on a large scale. A supermarket that will have erased all specificity, all pleasure for the sole purpose of the moment consumed. And yet let us not forget, and whatever the technology developed since the beginning of the 7th Art, that cinema is above all a ray of light in a dark room. A ray that lives to the rhythm of the density of the projected images. Is it the same with the Onyx screen?

(1) words collected at the exit of the Pathé cinema in Lyon

Drôles d’étrennes en ce début d’année 2020 ! Un cadeau qui risque d’avoir autant de bouleversements que l’arrivée du numérique dans les salles. Même si cela avance à pas de velours, les nouveaux écrans s’ancrent en salle avec comme conséquence la disparition pure et simple de la projection que l’on connaît (même avec ses changements depuis les origines du 7e Art). Et donc d’une certaine idée du cinéma à la « Paradiso ».
Le cinéma parisien Pathé Beaugrenelle vient de se doter d’un écran Onyx. Une super télé de 96 panneaux LED individuels assemblés mécaniquement dont la dimension finale de 10,4 m x 5 m n’est pas loin de la surface des écrans standards. Avec cette volonté avouée de s’affranchir totalement du projecteur au profit de ce qui se rapproche d’une téléviseur géant. Quid du métier de projectionniste, qui rappelons-le en a déjà pris pas mal pour son grade.
Fini de faire le point, de se confronter à un problème de luminosité… Le contraste et autres pétouilles réglés à vie – enfin c’est ce qui est dit -. On nous promet un monde parfait de l’image. Et le son ? Il deviendrait virtuel dans le fonctionnement. Trop aléatoire pour Pathé. Pour l’instant, on garde les bonnes vieilles enceintes, en attendant la preuve irréfutable que le son ne devienne le reflet technique de l’image. Il semblerait que l’autre avantage du système est la rapidité relative de l’installation. Quatre semaines du premier au dernier écrou. Si le projet mis en place est pour l’instant expérimental (encore que ! Plusieurs salles sont déjà équipées : une vingtaine dans le monde).
À quel tarif cette nouveauté technologique ? Prix moyen : 14,60 euros. Ce qui équivaut aujourd’hui à un abonnement mensuel à Netfix. A rechercher la perfection et le bonheur absolu du spectateur, on peut tuer le plaisir. Onyx nous rappelle qu’on est parfois pas trop mal dans son salon face à une grande télévision ou son vidéo-projecteur (1). On s’éloigne du cinéma des origines – comprenez la disparition de la cabine pour une diffusion « télévisuelle » du film. Espérons que le procédé ne devienne pas la norme mais je suis pessimiste. D’autant qu’une autre tendance prend forme et s’étend dans nombre de salles avec la diffusion d’opéra, de match de foot, de concert rock. Un espace multiservice en quelque sorte s’organise à grande échelle. Un supermarché qui aura gommé toute spécificité, tout plaisir dans le seul but de l’instant consommé. Et pourtant n’oublions pas, et quelque soit la technologie développée depuis le début du 7e Art, que le cinéma est avant tout un rayon lumineux dans une salle obscure. Un rayon qui vit au rythme de la densité des images projetées. En est-il de même avec l’écran Onyx ?
 
(1) propos recueillis à la sortie du cinéma Pathé à Lyon