FuFu en mémoire

Plein de bonnes choses pour vos oreilles disponibles à la librairie : la réédition des musiques de films sur vinyles en deux volumes mais aussi La Folie des grandeurs de Michel Polnareff et l’incontournable BO de Fantômas de Michel Magne. 
Plusieurs visites guidées et conférences sont également au programme ainsi que deux rendez-vous avec Danièle Thompson à la rentrée sans oublier bien sûr le grand écran avec la rétrospective Louis de Funès.
Pour toutes précisions, cliquez sur cinematheque.fr

Rendez-vous à la Cinémathèque française avec Jean-Max Méjean pour son livre qui devrait pas vous quitter pendant vos vacances. La belle aventure d’un des films préférés de tout un pays, et bien plus, La Grande Vadrouille. Éditions GREMESE

Il est enfin là ! Et l’exposition proposée par la Cinémathèque française qui rend hommage à Louis, Germain, David de Funès de Galarza mérite que l’on retarde un brin les vacances. Tout est dit. Le bonheur s’inscrit dans la découverte de ce comédien que la notoriété rejoindra à l’âge de 50 ans. Comme il a été difficile pour ce jazzman admirateur d’Erroll Garner et d’Oscar Peterson de se frayer un chemin du piano bar au studio. Mais il est mordant le gaillard. Espiègle et bondissant, on le reconnaît d’un coup d’œil lorsqu’il rejoint Les Branquignols (Colette Brosset et Robert Dhéry). Comme les grands, Chaplin et Keaton, il va construire ses personnages autour de sa personnalité.  Ses rôles vont créer le “Personnage” Louis de Funès. Sa force est là. Puissante et vitaminée. Sans équivalence. Une énergie qu’il saura gérer malgré deux infarctus. L’aventure de Louis de Funès et de son public est celle d’un certain cinéma français, longtemps placé sur les strapontins. Une popularité que dédaignent les sophistes, comme d’autres ont jeté l’anathème sur les clowns. Louis de Funès ne fera pas que des bons films et il le savait trop bien. Peut-être que l’emballement de sa carrière dû au succès des Gendarmes y est pour quelque chose. Tout comme la “nique” qu’il fait à Jean Marais dans les Fantômas. Un jeu de chaise musicale que l’on perçoit sur la série des trois Fantômas. Remplir le vide. Comme si l’on pouvait rattraper le temps perdu ?  Il y a de cela dans l’exposition. Sept étapes pour ne pas oublier. Une recherche proustienne. Celui d’un pays et de son cinéma oublié. Celle de la franche rigolade, mais pas que. Des films qui ont rempli les salles sans en vider d’autres. Une aventure unique : celle des Trente glorieuses à travers des films qui ont aujourd’hui valeur anthropologique. Il faut s’attarder dans chaque salle, (re)découvrir les extraits de films, ne pas oublier monsieur Jambier dans La Traversée de Paris pas plus d’ailleurs que les affiches dont nombre d’étrangères, prouvant la notoriété de l’acteur hors de l’Hexagone. La 2 CV du Corniaud ouvre le passage…  Et l’on s’arrêtera pour se faire photographier (presque indispensable) avec l’effigie du gendarme Cruchot du musée Grévin. Quel meilleur clin d’œil pour retourner au cinéma ? Un scénario peut-être ! Celui de la Grande Vadrouille annoté par Gérard Oury. Le plus grand succès de Louis de Funès et de Bourvil. Une aventure hors norme que nous conte Jean-Max Méjean dans son livre intitulé La Grande Vadrouille de Gérard Oury, chez GREMESE. Titre à double lecture. Pour l’histoire et celle de la réalisation du film qui n’a pas été de tout repos. Les anecdotes fourmillent à chaque page vous donnant des démangeaisons. Saviez-vous que les rôles principaux devaient être tenus par deux comédiennes ? Des trouvailles, il y en a d’autres. Il suffit de lire pour trouver son bonheur. Comment boucler un budget équivalant à trois fois celui du Corniaud ? L’aventure économique et artistique sur un même plan. Un travelling pour l’histoire. Jean-Max Méjean nous offre une aventure, celle d’un film qui a marqué une génération et nos soirées télévisuelles, nourrissant nos éclats de rire et nos émotions. Ce qui en fait sinon un chef-d’œuvre, au moins une œuvre qui ne s’effiloche pas. L’attente : la régularité des rendez-vous avec La Grande Vadrouille est devenue une gourmandise secrète que l’on savoure toujours avec autant de plaisir. L’ouvrage de Jean-Max Méjean nous procure au même titre que l’exposition de la Cinémathèque française cette madeleine qui nourrit nos souvenirs. Combien de fois déjà ai-je vu La Grande Vadrouille ?