Garçon ! Un film

Quelques films qui taquinent les papilles:

L’Aile ou la Cuisse (1976)
Film de Claude Zidi avec Louis de Funès, Coluche, Ann Zacharias (photo avec Louis de Funes pour ouvrir nos propos)
La Soupe aux choux (1981)
Film de Jean Girault avec Louis de Funès, Jean Carmet, Jacques Villeret
Le Grand Restaurant (1966)
Film de Jacques Besnard avec Louis de Funès, Bernard Blier, Maria-Rosa Rodriguez
Le Festin de Babette (1987)
Film de Gabriel Axel avec Stéphane Audran, Bodil Kjer, Birgitte Federspiel
Les Saveurs du palais (2012)
Film de Christian Vincent avec Catherine Frot, Arthur Dupont, Jean d’Ormesson
Les Délices de Tokyo (2015)
Film de Naomi Kawase avec Kirin Kiki, Masatoshi Nagase, Kyara Uchida
Salé Sucré (1994)
Film de Ang Lee avec Sihung Lung, Wu Chien-lien, Yang Kuei-mei
Vatel (2000)
Film de Roland Joffé avec Gérard Depardieu, Uma Thurman, Tim Roth
La Cuisine au beurre (1963)
Film de Gilles Grangier avec Fernandel, Bourvil, Claire Maurier
La Traversée de Paris (1956)
Film de Claude Autant-Lara avec Jean Gabin, Bourvil, Louis de Funès
Une affaire de goût (2000)
Film de Bernard Rapp avec Bernard Giraudeau, Jean-Pierre Lorit, Florence Thomassin
Le Souper (1992)
Film de Edouard Molinaro avec Michel Piccoli, Claude Brasseur, Claude Rich

La manifestation du monde de la restauration du lundi 14 décembre n’a eu qu’un écho relatif dans les médias. Bien loin de la puissance de frappe de la culture. L’un et l’autre sont pourtant dans la même bateau. Intimement liés. Le désarroi est aussi fort sur scène que derrière le bar. Une situation ubuesque que n’en finissent pas de vivre les métiers de bouche et du divertissement. Deux espaces pour un même public. Un pas de deux sans motivation avec l’impression très désagréable qu’un resto, une piste de cirque, une salle de cinéma contaminent plus qu’un aller simple en train, en RER, en métro… L’économie d’un pays est à ce prix. Ne nous voilons pas la face, c’est vrai ! Les lieux de culture et les restaurants sont des endroits où, autour d’une table, devant une caméra, sur les tréteaux, on se contamine. Mais d’un autre virus, celui des idées. Une pandémie autrement plus « dangereuse ». Il y a une forme d’inconscience sécuritaire, sans empathie, chargée de mots choisis, a avoir ainsi mis au banc de la République ceux qui l’ont construite. On ouvre un livre à la terrasse d’un café, on goûte au mot avec la même intensité que l’on boit un verre ou que l’on mange un sandwich. La nourriture est la même. Un plaisir conjugué, indissociable. Nos élus se désolent devant leur incapacité à résoudre l’affaire. N’est pas Sherlock qui veut. Aussi complexe que peut-être cette saloperie, il ne faut pas oublier de vivre. Le défaitisme a du bon, il offre l’espoir. Et ce moment de grâce se prépare. Les restaurateurs, hôteliers, musiciens, acteurs, comédiens, danseurs, circassiens se donnent la réplique. Des corps de métiers en fusion. Pour ceux qui connaissent les tournages, ils savent l’importance de la “cantine”. Combien de réalisateurs. trices choisissaient le lieu de tournage en feuilletant le guide des bonnes tables ? Combien de films, de pièces de théâtre, de livres ont comme univers les métiers de bouche ? La Cuisine au beurre, L’Aile ou la Cuisse, Garçon, Les délices de Tokyo, Tazzeka… Mais aussi La Soupe aux choux, Le Festin de  Babette, La Graine et le mulet, Le Souper, Les Saveurs du Palais, Le monde est à table. Tous les pieds sous la table. Une liste aussi longue que l’histoire du 7e Art. Les arts vivants ne sont pas en reste. Les liens tissés entre les métiers de bouche et la culture sont forts. Les arts de la table indissociables de l’après-spectacle. Ce temps de l’après autour de la table, à boire un dernier verre tout en refaisant le film, à partager des avis sur la pièce, le ballet, le concert, la magie de la piste, les tableaux de l’exposition. Est-ce pour cela, l’anathème ? Naturellement non ! Trop simple. Mais cela pourrait y ressembler si nous prenions l’adjectif essentiel au pied de la lettre ? Mais il est temps de passer à autre chose… “Garçon, vous me remettrez bien un film ! ” “Certainement, lequel ? L’aile ou la Cuisse ou bien ce film, vous savez dans lequel Gabin joue un restaurateur à l’époque des Halles de Paris…. ” ” Vous voulez parlez du Temps des assassins.