Glamour et sincérité

Joan Crawford s’invite à la cinémathèque française du 24 avril au 27 mai 2019. Monstre sacré du cinéma hollywoodien, Joan Crawford (1904-1977) s’adapte à tout, avec talent. Il faut se souvenir qu’elle était en  liste pour le rôle de Scarlett O’hara (Autant en emporte le vent). Elle tourne avec les plus grands cinéastes : Tod Browning, Frank Borzage, Michael Curtiz, Otto Preminger, Nicholas Ray, Crawford, traverse les décennies et fait mentir l’idée de l’handicape de l’âge, même si elle avoue lucidement n’avoir joué dans aucun bon film après Qu’est-il arrivé à Baby Jane ? (1962), avec Bette Davis, jeu de massacre orchestré par Robert Aldrich. Le temps raffermit la Star, elle joue et interprète mieux, comme-ci elle avait (re)découvert l’importance du “rôle” la résurgence d’une seconde nature, une manière d’habiter les films plus naturellement que la vie.  Coexister  le glamour et réalisme, voilà  sa signature.  Johnny Guitar (1954), naturellement. Western mémoire, reste le plus bel écrin qui soit, à ses humeurs d’actrice. Un plaisir sans nom. Incendie, explosions, tempête de sable, les intempéries comme paysage mental et affectif de la comédienne. L’image d’une féminité brisée et violente renvoyant à sa propre vie