Iolanda en son pays

DR Productions Orlando

 

1955. Un Verre et Une cigarette. Réalisation de Niazi Mostafa.  Le timbre de la voix Dalida est déjà là…

Jacqueline Jondot nous offre un voyage initiatique. Celui d’un retour aux origines d’un mythe. Il faut prendre son temps. S’asseoir, enlever peut-être le sable de nos chaussures et regarder le temps qui passe. Deux images et l’Égypte. Le choix résume bien l’ouvrage de Jacqueline Jondot Dalida en Egypte, chez Orients Éditions. Beaucoup de documents inédits nourrissent les 130 pages de l’ouvrage, des photos rares pour illustrer cette actrice de cinéma qui deviendra star de la chanson.
Non, et il faut le lire très fort, ce n’est une nouvelle bio de la chanteuse. Non ! Ici nous sommes sur les traces d’une femme dont la famille italienne est originaire de Calabre. Le grand-père de la jeune Iolanda (Dalida) posa les valises de la famille dans le quartier cosmopolite de Choubra, qui verra s’ouvrir les premiers studios de cinéma en Égypte. Il ne reste plus grand chose aujourd’hui de ces coins de rues où ils faisaient bon flâner. Elles ont été réinvesties au milieu des années 1950, sur un air de révolution par les cairotes. Ainsi s’inscrit la destinée artistique de Dalida dans les tourmentes de la cité. S’évader des ombres de la mort et briller. Faire un pas sur le côté plutôt que suivre le destin d’une secrétaire de romans-photos. L’aventure est là ! Décrite avec soin. Silhouette de mannequin remarquée par la maison de haute couture Donna, avant d’être élue Miss Egypte maniant avec élégance aussi bien l’Italien que le français, l’anglais ou l’arabe égyptien… Enfin, comédienne avec le grand saut. Actrice, Dalida s’en sait capable et le démontre après avoir été remarquée lors du défilé pour Miss Égypte. Ne devient-elle par la doublure de son idole, Rita Hayworth ? Un film qui ne verra pas le jour. Qu’importe, le pied est au seuil de la porte. Elle sera doublure lumière sur La Terre des Pharaons d’Howard Hawks et y rencontrera le jeune Omar Sharif et l’assistant-réalisateur, un certain Youssef Chahine. C’est en 1955 qu’elle fera sa première apparition dans un mélo Un verre et une cigarette. Elle tournera avec Gil Vidal et fera la couverture de Cinémonde. Elle aurait pu suivre sa carrière aux studios Zarpanelli et rejoindre Omar Sharif, mais elle préféra Paris pour placer sa voix. Dalida reviendra régulièrement au Caire pour un documentaire en 1975 puis 1986 où elle retrouve Youssef Chahine pour Le Sixième jour. Le film deviendra culte en Égypte. On compara Dalida à l’image de Cléopâtre. Une seconde Reine immortalisant dans sa grandeur l’Égypte éternelle. 

Dalida en Égypte. Jacqueline Jondot. 130 pages. 11,90€