Julien Duvivier

Au prix de 90€ – moyenne. A peine plus cher qu’un Deux Étoiles sur un bord d’autoroute. La différence, le coffret comme les bons crus, prendra de la valeur avec votre collection.On peut commander chez Doriane, à la FNAC

Le Bonheur des Dames (1930)

le petit bonheur du cinématographe

Le cœur de Julien Duvivier (1896-1967) bat encore au rythme du cinéma. 70 titres pour ce cinéaste si particulier que l’on disait de son œuvre qu’elle avait la couleur de l’anthracite et l’humeur pessimiste. Humaine donc, dans le doute raisonnable que l’on peut avoir sur l’humanité. Une nouvelle fois, Serge Bromberg et Lobster Films mettent leur lampe de mineurs pour creuser là où depuis longtemps plus personne n’ose s’aventurer. Un cinéma inexploré est à la portée de ces baroudeurs de la pellicule. Ce n’est pas la première fois que nous retrouvons ces aventuriers sur les chemins caillouteux de la restitution. Offrir cette histoire comme autant d’archéologues qui font ressurgir tel squelette du Jurassien. Ne remontons pas si loin et souvenons-nous du film co-produit pas Lobster Films, Dawson City, Le , temps Suspendu (chez Doriane) réalisé par Bill Morrison. L’aventure de la pellicule enfouie. A défricher ! Le cheminement est ici le même. Celui d’offrir au plus grand nombre l’histoire de films sinon perdus dans les méandres d’un labyrinthe du temps, du moins oubliés sur les étagères poussiéreuses de quelques laboratoires endormis. Il faut donc du courage pour oser. Retrousser les manches et proposer dans un coffret, qui aurait mérité d’être sous le sapin, un trésor cinématographique. Profitez donc de cette nouvelle année pour fêter l’espérance en ouvrant cette cassette bien remplie. Tout est à découvrir. Neuf films muets de Julien Duvivier couvrant une période de cinq ans, de 1926 aux frontières du parlant, 1930. L’âge d’or du muet. Films restaurés, pellicules retrouvées, teintes des couleurs de l’origine des copies proposées, inter-titres, plans perdus sauvés grâce au format 9,5. Là encore, Serge Bromberg aurait beaucoup de choses à dire sur l’histoire des formats de pellicules… Mais aussi la joie de retrouver un film que l’on croyait perdu, La Divine Croisière (1929) puzzle de formats et intégration de plans censurés à l’époque. L’aventure, c’est l’aventure, la vraie lorsque celle-ci débouche sur des découvertes restaurées avec grand soin et que l’on désire partager avec le plus grand nombre. La liste est là qu’accompagne un précieux livret de 44 pages bourré d’infos. L’aventure de la restauration de chaque film, de son histoire et un court résumé du scénario. Un tout dans lequel un chapitre entier est consacré à la musique d’accompagnement. Une encyclopédie qui ne dit pas son nom.
 
Au menu : Poil de Carotte (1926), le film préféré de Julien Duvivier. L’Agonie de Jérusalem (1927). Le Mariage de Mademoiselle Beulemans (1927). Le Tourbillon de Paris (1928). Le Mystère de la Tour Eiffel (1928), film considéré par Alain Resnais comme une réussite “pure”. Lorsque l’on sait qu’Alain Resnais rêvait d’adapter au cinéma Harry Dickson, on comprend mieux qu’il ait été sous le charme de ce film. La Divine Croisière (1929) a le destin des films perdus. Plusieurs années de patience et un savoir-faire d’orfèvre pour redonner vie à une œuvre censurée et qui retrouve ainsi l’intégralité de ce que désirait Julien Duvivier. La même année, le réalisateur s’inspire de la vie de Thérèse de Lisieux, La Vie miraculeuse de Thérèse Martin. En 1930, sort le mélo Maman Colibri. Toujours en 1930, sur les écrans Au Bonheur des Dames d’après le roman d’Émile Zola. Un film qui reflète à lui seul l’intensité du coffret.