Là haut sur la Montagne

Leaving the Gaité Montparnasse after having discovered Vive la vie by André Pignat and the choreographer Géraldine Lonfat, we find ourselves humming La Montagne by Jean Ferrat. In this show there is the power of the vastness of the mountain pastures. This feeling of eternity. Unchanging gesture. Immortality. A time that commands respect for the men and women of the earth. Throughout the piece the choreography and the verb reinforce this evocative, claiming power. This need to find its forgotten roots. We wiggle on the red armchairs of the Théâtre de la Gaité Montparnasse. Some cherish the idea of ​​going on stage to join the village farandoles. Crazy as you wish. But too respectful the public will take refuge in its role as cultural consumer. Our gaze does not drop from the live performance. It revitalizes our memory. Buried memories, our forgotten roots. Yours too, spectators. The kinship becomes obvious, don’t you think? Why this oversight? This negation of origins? Repression certainly due to our material well-being. So precious that it becomes the dictate of hope. Urban citizens, we forget that we were rural citizens. The show invites us to rediscover it. The turbulence of the choreography jostles us like so many forgotten village festivals. A reflection that hurts. What did we miss? Our selfishness refuses to see it as failure. Present in our genes. We come from this land that nourished us. Roots of each. We wiped it away. We hide this peasant who resists the invasion of electricity on his farm in the high mountain pastures. The electricity fairy from which everything flows. From the descent to the valley leading to the factory and the HLM, to material happiness and to the chicken with hormones, with this feeling of winning a world which is due to us. The questioning of the authors imposes on us the past as a door to the future. The discovery of this show, understand this global show, intoxicating beyond its simple representation.

En sortant de la Gaité Montparnasse après avoir découvert Vive la vie d’André Pignat et de la chorégraphe Géraldine Lonfat, on se surprend à chantonner La Montagne de Jean Ferrat. Il y a dans ce spectacle la puissance de l’immensité des alpages. Cette sensation d’éternité. Du geste immuable. De l’immortalité. Un temps qui impose le respect aux hommes et femmes de la terre. Tout au long de la pièce la chorégraphie et le verbe renforcent cette puissance évocatrice, revendicatrice. Ce besoin de retrouver ses racines oubliées. On se trémousse sur les fauteuils rouges du théâtre de la Gaité Montparnasse.  Certains caressant l’idée de monter sur scène pour se joindre aux farandoles villageoises. Endiablées à souhait. Mais trop respectueux le public se réfugiera dans son rôle de consommateur culturel. Notre regard ne se décroche pas du spectacle vivant. Il redynamise notre mémoire. Les souvenirs enfouis, nos racines oubliées. La vôtre également, spectateurs. La parenté devient évidente, vous ne trouvez pas ? Pourquoi cet oubli ? Cette négation des origines ? Le refoulement certainement dû à notre bien-être matériel. Tellement précieux qu’il en devient le dictat de l’espérance. Citoyens des villes, on en oublie que nous fûmes des citoyens des champs. Le spectacle nous propose de le redécouvrir. La turbulence de la chorégraphie nous bouscule comme autant de fêtes villageoises oubliées. Un reflet qui fait mal. Qu’avons-nous raté ? Notre égoïsme refuse d’y voir l’échec. Présent dans nos gènes. Nous sommes issus de ce terroir qui nous a nourri. Racines de chacun. Nous l’avons balayé d’un revers de main. Nous occultons ce paysan qui résiste à l’invasion de l’électricité dans sa ferme des hauts alpages. La fée électricité d’où tout découle. De la descente vers la vallée menant  à l’usine et aux HLM, au bonheur matériel et au poulet aux hormones, avec cette sensation de gagner un monde qui nous est dû. Le questionnement des auteurs nous impose le passé comme une porte vers le futur. La découverte de ce show, comprenez ce spectacle global, enivre au-delà de sa simple représentation.