le dernier coup de crayon…

Claire  Bretécher. Un regard, ses dessins. Photo DR

Une vision rare de l’adaptation des “Frustrés”. Ici en marionnettes, façon Muppet Show (France 2 et Ministère de la Culture)

Il n’y a pas de vieux monde, il n’y a que de jeunes cons qui jouent encore à la marelle croyant le plus sérieusement du monde faire de la politique. Le dessin de Claire Bretécher, qui prit naissance dans l’hebdomadaire Pilote, raconte ce sentiment actuel qui voudrait que le dégagisme soit une forme de renouveau. Il n’en est rien. Et elle le savait trop bien Claire Bretécher, la croqueuse de situations. Elle vient de poser son crayon sur sa table à dessin à l’âge de 79 ans. Créatrice de Agrippine, nantaise d’origine. La dessinatrice trempe rapidement sa plume dans l’irrévérence sociale croquant sa génération avec la complaisance acide d’une femme à qui on ne la raconte pas. Trop lucide pour épouser une quelconque cause. Tracé libertaire. Pionnière de la BD féminine reconnue, mais ce n’est pas la première. Femme de talent à qui pourtant,  et aussi étrange que cela paraisse, le cinéma n’a jamais fait les yeux doux. Reste le petit écran avec l’adaptation en 2001 de la BD d’Agrippine par Canal +. Vingt-six épisodes à se mettre sous la dent. Mais peut-être faut-il préférer les bulles. Tant il est vrai que passer d’une case à une image animée est souvent risqué. La représentation gomme l’imaginaire. Spielberg s’y est cassé les dents. Alors restons fidèles et continuons à feuilleter les albums de Claire en nous souvenant d’elle comme d’une amie qui a accompagné nos espoirs et nos défaites.

There is no old world, there are only young idiots who still play hopscotch believing the most seriously in the world to play politics. The drawing by Claire Bretécher, which originated in the weekly Pilote, recounts this current feeling which would like clearing up to be a form of renewal. It is not so. And she knew it too well Claire Bretécher, the crunch of situations. She just put her pencil on her drawing table at the age of 79. Creator of Agrippine, originally from Nantes. The designer quickly dips her pen in social irreverence crunching her generation with the acid complacency of a woman who is not told. Too lucid to espouse any cause. Libertarian track. Pioneer of recognized female comics, but it is not the first. A talented woman to whom, however, and as strange as it may seem, cinema has never made sweet eyes. There remains the small screen with the 2001 adaptation of Agrippine’s comics by Canal +. Twenty-six episodes to get your teeth into. But perhaps you should prefer bubbles. So true that moving from a box to a moving image is often risky. Representation erases the imagination. Spielberg broke his teeth there. So let’s stay faithful and continue to leaf through Claire’s albums, remembering her as a friend who accompanied our hopes and our defeats.