le Seigneur de Locksley

Les films (filmographie sélective devant le grand nombre d’adaptation, sans parler de la télévision et du théâtre)

Robin des Bois (1922) Les Aventures de Robin des Bois (1938)  Le Fils de Robin des Bois (1946)  Le Prince des voleurs (1948) Robin des Bois et ses joyeux compagnons (1952) La Revanche de Robin des Bois (1954)  Le Serment de Robin des Bois (1960) Robin des Bois et les Pirates (1960) Le Défi de Robin des Bois (1967) La Grande Chevauchée de Robin des Bois (1971) Wolfshead : The Legend of Robin Hood (1973)  The Arrows of Robin Hood (1975)  La Rose et la Flèche (1976)   Robin Hood (1988) O Mistério de Robin Hood (1990)  Robin des Bois (1991)  Robin des Bois, prince des voleurs (1991)  Robin des Bois (2010)  Robin des Bois (2018)

Deux affiches de la version de 1938, l’américaine et la française, de Les aventures de Robin des Bois réalisé par Michael Curtiz  avec Errol Flynn et Olivia deHavilland.

Il nous faut un sauveur providentiel qui sorte du bois de Vincennes ou de tout autre forêt pour arriver à bout de tous ces baronnets avidede dépecer le monde. A moins que la chanson de geste écrite vers 1377 par le baladin écossais Jean de Fordun suffise à réveiller en nous la résistance. Ce n’est pas la première fois qu’apparaît le nom de Robin. Mais ce n’est qu’un siècle plus tard, au XVe siècle, que prend corps Robin des bois dans plusieurs ballades. Au XIVe siècle, A Gest of Robyn Hode, un conte regroupant des poèmes, construit la légende. Le personnage s’inspire d’un fait réel qui date de 1228, un certain Robinhood est emprisonné pour délit. Du détournement d’impôt (déjà) au hors-la-loi au grand cœur, le pas est vite franchi. Les troubadours chanteront ses prouesses en y apportant la Geste de ses compagnons, Petit Jean, frère Tuck, Stuteley le rebelle paysan, Allan-a-Dale le ménestrel… D’autres  rejoindront la forêt de Sherwood, sans identité précise mais avec la présence efficace des seconds couteaux. Même si selon l’historienne et maître de conférence en histoire anglaise à l’université d’Avignon, Laurence Belingard, “… L’image noble d’un Robin justicier et proche de ses compagnons ne correspond pas à la dure réalité d’un brigand cruel et violent qu’il était, allant jusqu’à  décapiter un moine pèlerin… “, on inscrira la légende… De nombreuses versions apparaissent avec l’essor de l’imprimerie. Un changement notoire : le héros prend le nom de Robin de Loxley, noble dépossédé de son fief. On y ajoute sa relation avec Marianne, pupille de Richard Cœur de Lion. Il ne manquait qu’un ingrédient de taille, la résistance. Il ne suffit pas d’avoir le shériff de  Nottingham dans le collimateur, il faut un fait ! Le curseur historique remontera le temps jusqu’à l’année 1190.  Richard Cœur de Lion parti pour la 3e croisade se retrouve prisonnier. Un impôt est levé pour payer la rançon. Mais cet argent sera détourné par le pouvoir normand (Jean sans Terre, frère de Richard, et son vassal le duc de Nottingham). Robin devient alors symbole de résistance et fait cause commune avec les déshérités. Sus à l’ennemi, aux envahisseurs normands qui depuis Guillaume le Conquérant se sont partagés les meilleures terres d’Angleterre et sauvons Richard. Le canevas est maintenant définitif et sera repris par Walter Scott pour Ivanhoé (1819) que croisera Robin des bois. Alexandre Dumas couchera sur parchemin deux aventures, Le Prince des voleurs (1872) et Robin Hood le proscrit (1873). Les dés sont jetés, ancrés dans l’imaginaire populaire, l’aventure peut commencer et le cinéma dès 1908 plantera ses caméras. Le britannique Percy Stow ouvre le bal avec Robin Hood and His Merry Men. C’est le début d’une longue lignée. On compte pas moins de 54 films, sans parler de la télévision, ni du théâtre. Une opérette et une comédie musicale complètent provisoirement la liste. La même année que la sortie du film de Michael Curtiz Les aventures de Robin des Bois (1938), on peut découvrir dans le quotidien canadien The Toronto Telegram, la première bande dessinée consacrée au héros de Sherwood. Il faudra cette anecdote pour que Robin entre en politique en 1953. Le héros est assimilé à la propagande communiste par le maccarthysme. Et bien plus tard en France à un groupe écologiste. En 2017, paraît chez UGA Éditions, la traduction des poèmes et ballades médiévales de Jonathan Fruoco, Faits et Gestes de Robin des Bois. Tout est dit, enfin presque. Il reste les films à découvrir.