Le temps d’une île, en suspension (L’île aux Moines). Sa pulsion de vie, son rythme sanguin, son battement de cœur insulaire, sont-ils à l’unisson du continent ? Naturellement que non. Une raison, le secret protégé que protège chaque île. Filmer au rythme des silences, en apesanteur, elle révèle aux fils des images les clefs de l’énigme. Avec le réalisateur Alan Simon, le cinéma prend le temps de/se raconter une histoire, de vivre à la vitesse attendu par le spectateur. Il faut se lover dans les images pour se sentir à l’aise dans un fauteuil. Une histoire ou les mots sont complices des comédiens, influençant les non-dits. Un itinéraire, celui d’un homme reclus (Jean-Claude Drouot) en terre isolée que son fils (Cali) retrouve en présence de sa toute jeune fille. Un trio et quelques acolytes pour déverrouiller les non-dits. Tout secret n’est pas à écrire… Il est préférable de le découvrir sur grand écran. L’acte de filmer est celui de cette complicité de troupe ou Danièle Evenou donne toute sa générosité Jean-Yves Lafesse, laissant l’empreinte d’un grand comédien. Ils sont tous là complice dans le clair obscur d’une Bretagne magique, même si elle dit pas son nom, L’île aux Moines conserve un relent de magie verrouillée par le silence. Un film aux frontières des mythes. Et on le sait, lorsque l’on pose le pied en Bretagne. L’île aux moines est un décor/personnage qui en toute discrétion à su se fondre dans l’épaisseur des personnages qui l’habitent.