Wattstax, 20 août 1972, une fierté noire. Guy Darol. Editions Le Castor Astral. Collection A DAY in the LIFE
And you, where were you, on August 20, 1972? So could start Guy Darol’s book. A questioning. The one from a date that plunges us, ears in mind, at a festival that took place in Los Angeles, fist raised. We are at the Coliseum, 110,000 people gathered there. Festival name: Wattstax. Perhaps that says nothing to many! Let’s refresh our memories by listening to Otis Redding and watching American television reports of the time. A kick in the time machine to discover the black riots of Watts (August 1965). Violent demonstration for civil rights. The baton blows left 1,050 injured, 35 dead. Not to mention the 3,438 arrests in this black district of Los Angeles. Here we are. Steeped in history. That of racial violence. Year in which the Hip Attitude was born in San Franscico. Seven years later, the Wattstax festival was born: Stax, black pride, musical pride, and a label, Stax created to promote the blues, the rhythm’s blues, soul and funk. So backing the name of the label to that of the black district which had witnessed the birth of the demonstrations. The festival will begin on the anniversary of the riots, three years after Woodstock and the Isle of Wight reunion of no less than a million freaks. Wattstak will be considered the African American Woodstock. Five hours of music retracing the diversity of black music around Isaac Hayes, Rufus Thomas (see video subject – film extract), Albert King or Jimmy Jones … With a pen dipped in blues ink, Guy Darol offers us a book of human, musical and social adventure. The tip of an iceberg, the depths of which are still unknown. A festival, with its preparations, a dive into the world of Wattstak, the legendary history of the Stax label and finally the presentation in the form of a report of the Watts riots (August 1965). It is necessary to commune with the sensitivity of the words which resonate with the reading like so many sounds torn from the pain. The blues tempo is never far away. It is the strength of this story to offer these equality. The book should be put in everyone’s hands, and not only in the hands of music historians who would see nothing but facts to transcribe. Wattstax is a social work and common to all. It’s Guy Darol’s success to share with us, a forgotten time steeped in history. Not only American but also musical.
Et vous, vous étiez où, le 20 août 1972 ? Ainsi pourrait commencer l’ouvrage de Guy Darol. Un questionnement. Celui d’une date qui nous plonge, les oreilles en tête, dans un festival qui s’est déroulé à Los Angeles, poing levé. Nous sommes au Coliseum, 110 000 personnes s’y sont réunies. Nom du festival : Wattstax. Cela ne dit peut-être rien à beaucoup ! Rafraîchissons-nous la mémoire en écoutant Otis Redding et en regardant les reportages de la télévision américaine de l’époque. Un coup de pied dans la machine à remonter le temps pour découvrir les émeutes noires de Watts (août 1965). Manifestation violente pour les droits civiques. Les coups de matraques ont fait 1 050 blessés, 35 morts. Sans compter les 3 438 arrestations dans ce quartier noir de Los Angeles. Nous y sommes. Ancrés dans l’Histoire. Celle des violences raciales. Année où naissait à San Franscico la Hip Attitude. Sept ans plus tard et un label, Stax créé pour promouvoir le blues, le rythm’n’blues, la soul et le funk, naissait le festival Wattstax : revendication, fierté noire, fierté musicale. Adossant ainsi le nom du label à celui du quartier noir qui avait vu naître les manifestations. Le festival verra le jour à la date anniversaire des émeutes, trois ans après Woodstock et de celui de l’Ile de Wight réunissant pas moins d’un million de freaks. Wattstak sera considéré comme le Woodstock afro-américain. Cinq heures de musique retraçant la diversité de la musique noire autour de Isaac Hayes, Rufus Thomas (voir le sujet vidéo – extrait du film), Albert King ou Jimmy Jones… Avec une plume trempée dans l’encre du blues, Guy Darol nous offre un livre d’aventure humaine, musicale et sociale. Le sommet d’un iceberg dont on ignore toujours la profondeur des mécontentements. Un festival, avec ses préparatifs, une plongée dans l’univers de Wattstak, l’histoire mythique du label Stax et enfin la présentation sous forme de reportage des émeutes de Watts (aout 1965). Il faut communier avec la sensibilité des mots qui résonnent à la lecture comme autant de sons arrachés à la douleur. Le tempo du blues n’est jamais loin. C’est la force de ce récit que d’offrir ces égalités. Le livre est à mettre entre toutes les mains, et pas seulement entre celles d’historiens de la musique qui n’y verraient que des faits à transcrire. Wattstax est un ouvrage social et commun à tous. C’est la réussite de Guy Darol de nous faire partager, un temps oublié ancré dans l’histoire. Pas seulement américaine mais aussi musicale.