Rodolphe Viémont filme comme il écrit. Il reprend le concept fantasmé (à l’époque) de Max Ophuls sur la caméra stylo. Ici on parlera de pointillisme, de peinture, d’effleurement de la pellicule. Du respect de la voix. Celle du conteur, le comédien Robinson Stévenin qui manie en bouche le verbe de l’auteur avec respect et sensibilité. POUR ERNESTINE est une œuvre à part dans le champ cinématographique. Le regard d’un père bi-polaire sa fille qui vient de naitre, la tendresse filmée, offrir pudiquement ses doutes et surtout le questionnement tout au long du film sur sa condition. POUR ERNESTINE est un film qu’il faut découvrir. Une thérapie qui fait un bien fou. Il bouleverse. Croire que filmer un enfant est une simple affaire familiale. Capter ses émotions dans le rapport aux souvenirs à venir. Vous vous trompez. Il y a entre Ernestine et ses parents un sentiment qui va au delà de la représentation familiale. C’est cela le cinéma offrir l’image d’un apaisement, un temps de paix en espérant que la tempête ne revienne pas sur les rivages de la sérénité.