Quésaco ? Le Nickelharpa

Vu d’ici, c’est-à dire-de nulle part, il semblerait que nous ayons manqué sinon un chapitre musical, au moins laissé sur le bord de la route un instrument étonnant. Merzouk Sider (rédacteur en chef de Ruraletv.fr) et adepte des musiques du monde nous offre l’opportunité de réparer cette grossière erreur, en nous présentant un instrument étrange : le nickelharpa. On le croirait  emprunté à quelques légendes nordiques. Les troubadours de John Ronald Reuel Tolkien l’ont peut-être utilisé ? En tout cas, l’instrument se charge de sa magie mythologique. C’est avec passion et la simplicité de ceux qui savent que Merzouk Sider nous conte cette aventure. Il a lui-même fabriqué l’instrument avec lequel il joue ici lors d’un stage de luthier. La passion du partage d’un « outil » musical oublié qui a fait les beaux jours des années folk au fin fond des années 70. Il y a des années-lumière ! Qui se souvient du groupe La Bamboche, qui serait encore sur les route peut-être ? Le  nickelharpa s’est discrètement intégré dans le renouveau d’un patrimoine musical jugé vieillot, dépoussiéré par Alan Stivell ou encore le groupe Malicorne. Un sang musical nouveau coula dans les veines de l’après-1968. Le nickelharpa devint un instrument en résistance. Il est d’origine suédoise et date du XVe siècle. En dehors de la particularité instrumentale, il y en a une autre : linguistique. Cet instrument joue à fond la parité. Selon qui l’emploie. Masculin ou féminin. Il est pensé au féminin par les hommes alors que tenu par une femme, il sera dans le registre masculin dans les pays nordiques. En France, le genre est employé selon la sensibilité de chacun. Nickelharpa pourrait signifier  : violon à clavier. Peu de musiciens ont fait appel à cet instrument pour l’illustration musicale au cinéma. Et c’est dommage. La chose est entendue : aujourd’hui, il fait partie de ces invités que l’on apprécie particulièrement dans les bals traditionnels.