Une figure historique de l’histoire de la télévision française vient de disparaitre à l’âge de 90. Raoul Sangla. L’artiste était singulier. Il faisait partie d’une génération qui conjugua au même temps populaire et qualité. Rejoignant avec ses outils les créateurs du Festival d’Avignon Jean Vilar et de René Char. Offrir cette qualité, aujourd’hui oubliée pour le plus grand nombre. Un souffle de la culture embrassant les esprits. Offrir par la petite lucarne ce que l’on ne pouvait pas se payer. Si tu ne vas pas à la culture, la culture ira à toi. Pour le plus grand bien de tous. Raoul Sangla était journaliste, scénariste, un de ces réalisateurs de la trempe des Jean-Christophe Averty, Jean Prat, Claude Santelli et bien d’autres qui ont forgé l’excellence… On doit à Raoul Sangla d’avoir réalisé Discorama, La Passion, Le Grand inquisiteur, De Serge Gainsbourg à Gainsbarre… Homme de gauche, il fera ses armes auprès de Marcel Carné puis fera ses débuts à la télévision au Buttes-Chaumont, la ruche à idée… Et le pied à l’étrier. L’homme est aussi syndicaliste et défendra toujours une certaine idée de la télévision qui s’est fracturée au fil du temps par les coups de butoir de plus en plus pressant des empires médiatiques et de la volonté molle des politiques à vouloir garantir une certaine idée de la télévision à la française qu’il défendra sur les barricades de Mai 68. Il y a un monde. Un monde qu’a filmé Raoul Sangla et qui reste dans les mémoires comme autant de souvenirs à raviver.