Saint-André-des-Arts

On s'fait une toile au
Saint-André ?

Le Saint-André-des-Arts célèbre ses 50 ans
 du 27 octobre au 2 novembre 2021 
 
Le Saint-André-des-Arts
30, rue Saint-André-des-Arts
75006 Paris
Métro : St Michel
 

Demander le programme

 « La Salamandre » d’ Alain Tanner 
« L’Empire des sens » de Nagisa Oshima
« Le Voyage des comédiens » de Théo Angelopoulos 
« Général Idi Amin Dada » de Barbet Schroeder
« Cléo de 5 à 7 » d’ Agnès Varda 
« Être et avoir » de Nicolas Phillibert 
« Si je te cherche je me trouve » de Roger Diamantis
« Le Passe montagne » de Jean-François Stevenin
« Plus étrange que le paradis » de Jim Jarmush
« La  Rencontre » d’ Alain Cavalier 
« Aland » de Thomas Germaine 
« Joyce » de Martin Ziegler 
« Roger Diamantis ou la vraie vie » d’ Elise Girard 
« Je suis Anne-Marie Schwarzenbach »
de Véronique Aubouis 
séances particulières 
 Mardi 2 novembre 16h00 :
CARTE BLANCHE des réalisateurs qui ont voulu remercier Le SAint-André-des-Arts par un film le cinéma st André des Arts 
Mardi 2 novembre 18h00
FORUM du cinéma parisien indépendant : .Le modèle art-et-essai face aux difficultés d’accès aux salles. 
Débat animé par Pierre-Gélin-Monastier, rédacteur en chef de Profession-audiovisuel
Le monde est sens dessus-dessous. L’onde de choc de 68 a libéré les énergies. Nous sommes en 1971. Année de la signature de 343 femmes pour demander la légalisation de l’avortement alors que Coco Chanel tire sa référence, tout comme Fernandel. Jim Morrison rejoint le triste club des stars du rock décédé à 27 ans. Cannes récompense en cette année Le Messager de Joseph Losey et sur les écrans on pouvait découvrir l’Albatros de Jean-Pierre Mocky, Mort à Venise de Luchino Visconti, Out 1 de Jacques Rivette, Johnny s’en va-t-en guerre de Dalton Trumbo, Orange mécanique de Stanley Kubrick, La Folie des grandeurs de Gérard Oury et le second film d’un réalisateur suisse, Alain Tanner. La Salamandre projeté dans une nouvelle salle du quartier latin : Le Saint-André-des-Arts.
Clap !
L’aventure commence un 27 octobre 1971 et continuera bien après le 50e anniversaire d’un lieu rêvé que Roger Diamantis transformera en institution. Le cinéma en résistance. Les films pulsions, défendre les coups de cœur, les réalisateurs, les salles comme îlots de reconnaissance, les coups de gueule, nombreux. Mais aussi les bras de fer pour être celui qui sortira le dernier film de Nagisa Oshima, L’Empire des sens en 1976. Aujourd’hui encore le Saint-André-des-Arts et son petit frère le Studio Gît-le-Coeur qui rejoindra le giron familial en 1978, restent le poumon d’un territoire, d’une espèce pourrait-on également écrire, que l’on asphyxie à petit feu. Depuis l’ouverture du Saint-André, la moitié des salles du Quartier latin ont disparu du paysage culturel. Survivre disait Roger Diamantis en voyant s’installer au début des années 80 les multiplexes cinévores qui ont compris le marché juteux que représentaient les films d’auteurs, dépossédant les indépendants d’une exclusivité jusqu’ici tacite. Et oui, la volatilité des spectateurs va de paire avec les auteurs dont maintenant la notoriété dépasse l’entrée des Saint-André. Versatile dit-elle ! La recomposition du paysage de l’exploitation transforme la distribution des films. La difficulté devient parfois problématique mais Roger Diamantis a l’esprit en résistance, puisé dans l’énergie familiale de parents émigrés de Grèce. Le père coiffeur, la mère concierge. C’est d’ailleurs dans cette loge du VIe arrondissement qu’il grandira avec la ferme intention de faire du Quartier latin, son territoire.  Le flibustier ne changera pas d’un iota sa position de jeune môme que les parents envoyaient au cinéma, parce que la place coûtait moins chère qu’une heure de babysitting. Il se battra pour que la pensée familiale nourrisse sa curiosité des films à défendre. La lutte est là. Face aux grands groupes qui avaient flairé le filon avec l’Art et Essai s’engage alors un combat entre le pot de fer et le pot de terre… Faisant mentir, au moins en partie l’adage. Le Saint-André s’arc-boute à ses convictions et malgré les bourrasques il tangue mais ne coule pas gardant l’horizon de ceux qui ont fait son originalité. Défendre l’indéfendable. La liste est longue : Alain Tanner, Théo Angelopoulos, Agnès Varda, Barbet Schroeder… Ajoutons Jean-François Stevenin, Véronique Aubouis, Alain Cavalier… Un générique qui n’en finit pas de s’étoffer avec de nouvelles générations de réalistateurs – trices, qui ont trouvé leur home au Saint-André. Un ancrage. Ainsi, le 7e art n’est pas seulement une affaire de pellicule, mais aussi de liens, de lieu qui laisse encore la place à un cinéma novateur sur grand écran.