Serge Bromberg

Serge Bromberg n’est pas un pyromane. Même s’il lui arrive de mettre le feu. C’est sur scène que la pellicule s’enflamme et pour une bonne cause. Celle de nous faire comprendre l’éternité de l’image fragile. Ainsi va l’évolution du 7e Art. Entre pulsion novatrice et sensibilité créative. Il y a chez Serge Bromberg, qui tient à bout de bras (nous savons la difficulté à vivre sa passion) Lobster Films et son identité de vie, un besoin d’aventure pelliculaire. Nous sommes face à une réalité sociale. L’originalité d’un combat. Celui d’une histoire jeune qui a flambé par les deux bouts son patrimoine. Le cinéma à un peu moins de 130 ans (si on compte ses balbutiements) et déjà la perte est immense. Tous les jours, Serge Bromberg et son équipe remettent sur l’établi leurs travaux de prospecteurs. Et oui ! nous ne sommes pas loin de la « Ruée vers l’or ». Mais voilà, reste-t-il encore des pépites oubliées au fond d’un grenier ? Quelques pellicules en mal de restauration ? Ainsi va l’épopée de Lobster Films, rechercher l’impensable. Ce plan, censuré par une main politique, cette séquence existante, omis par le réalisateur (hé oui !). A moins, naturellement que cela soit dans cette vieille malle, la découverte de  quelques bobinots de « réclames du temps jadis » qui feront les intermèdes d’un programme Retour de flamme attendu. Le cinéma est un tout et c’est bien là l’originalité de la proposition de Serge Bromberg. Une égalité devant la pellicule. Un besoin du retour à l’original. Le 7e Art, malgré sa diversité, est une industrie unique. Un patrimoine industrieux. Ce qu’a bien compris le patron de Lobster Films. Il est, cet homme, proche d’un archéologue qui n’en finit pas de défricher. Pour ce « héros du film », il demeure impossible que l’histoire s’arrête. Il y a toujours quelques métrages de pellicule à découvrir ! Même si, encore aujourd’hui le « cinoche » garde ses secrets comme autant de trophées. Des trésors enfouis comme dans n’importe quel bon film d’aventure. Hissez haut le pavillon, les flibustiers comme Serge Bomberg garde en mémoire l’image d’un Jeremy Fox. Celle volontaire de ceux que l’imaginaire n’arrête jamais.

La question du Sphinx, André  Bazin « Qu’est-ce que le cinéma » est cette fois-ci posée à Serge Bromberg, le patron de Lobster Films, dans ses nouveaux studios.