Le personnage a la gouaille de celui que rien n’arrête, impatient d’en découdre. Provincial jusqu’au bout de l’épée. Oubliant, au moins au début, la bienséance qui convient au statut auquel il prétend. Il est le héros, lui et ses petits camarades, à qui on fait appelle pour redresser le box office. Plus de quarante versions cinématographiques, en tout genre ! Et pourtant toute nouvelle sortie des Trois Mousquetaires d’Alexandre Dumas attire toujours un public renouvelé. D’Artagnan, Athos, Portos et Aramis ! Méliès est le premier a avoir adapté le roman. S’en suivra un grand nombre de films plus ou moins fidèles à Dumas, fille et fils de d’Artagnan viendront compléter la bande. Sans oublier le dessin animé. Même Walt Disney s’y mettra avec un mémorable Mickey, Donald, Dingo, les trois mousquetaires. Cinéma de divertissement par excellence, Les Trois mousquetaires est l’archétype de ce que beaucoup appellent « le film de cape et d’épée », un genre qui renaît de ses cendres régulièrement, mais pas toujours à la hauteur des attentes. Les Américains ont le western, nous avons les films de cape et d’épée. Combien de fois la comparaison a-t-elle été faite ? Autant de courses poursuites, de bagarres, de charges contre les carrosses, de bandits de grands chemins, d’héroïnes en détresse, voire manipulatrices, de notables véreux et de franches rigolades dans quelques tavernes oubliées au bord des chemins… Nous y retrouvons les ingrédients d’un grand nombre de westerns. Est-ce un hasard ? Même si cela ne saute pas aux yeux. Les Trois mousquetaires sortent en feuilleton en 1844 dans le quotidien Le Siècle avant de garnir le rayon des librairie en 1846. Cette aventure épique aux multiples rebondissements rappellent les romans écrits à cette même époque comme ceux de Reuben Potter relatant les aventures de David Crockett, aux Etats-Unis. Même si la comparaison est osée, les ressorts et la débrouillardise des protagonistes sont proches tout comme la diffusion feuilletonesques des romans. Les héros d’Alexandre Dumas s’installent rapidement dans l’imaginaire du public. Si l’on connaît principalement les adaptations de la première partie des Trois Mousquetaires on en oublie souvent que leurs péripéties ne se sont pas limitées aux ferrets de la Reine. Vingt ans après et Le Vicomte de Bragelonne clôturent la chevauchée des mousquetaires. De tous les protagonistes, seul d’Artagnan tirera son épingle du jeu. Présent dans tous les ouvrages jusqu’au trépas. Le cinéma se souviendra de quelques figures dont Aimé Simon-Girard dans la version de 1921. En 1922, sort l’indispensable déclinaison L’Etroit mousquetaire de et avec Max Linder. Walter Abel fera un d’Artagnan convaincant dans la version américaine de 1935. Une autre version hollywoodienne mérite notre respect, celle de 1948 avec Gene Kelly. Il faut ajouter des versions égyptienne et mexicaine. Une version Kung Fu a également vu le jour. Les Italiens ne sont pas en reste avec plus d’une dizaine d’adaptations. Le cinéma français signera les bonnes pages d’Alexandre Dumas avec l’adaptation de 1953 avec Georges Marchal, celle de 1961 avec Gérard Barray. Les versions récentes venues des Etats-Unis n’ont de Mousquetaires que le titre. Trop éloignés du roman. Les derniers opus flirtent avec le fantastiques et autres « mages » sans parler des inventions imaginaires de Léonard de Vinci. Il vaut mieux se plonger dans les rares adaptations d’une partie du Vicomte de Bragelonne, l’énigme du masque de fer dans laquelle Jean Marais endosse, pour la seule fois, la livrée de d’Artagnan. Le cinéma n’est pas seul dans cette aventure, la télévision s’acquitera d’une quinzaine de versions. A retenir celle de 1969 avec Dominique Paturel. A noter la vision féministe des aventures avec l’unique point de vue de Milady (ennemie des mousquetaires). En 2014, une version sud-coréenne a été réalisée. Le monde des mousquetaires est aussi varié que celui des scénaristes qui n’hésitent pas à faire rencontrer Les Trois Mousquetaires et Zorro, des curiosités à ne pas écarter tout comme cette célèbre maxime de nos bretteurs « Un pour tous, tous pour un ». Une interprétation de ce bon Alexandre Dumas relisant le premier article de la constitution !
The character has the banter of the one that nothing stops, impatient to do battle. Provincial to the end of the sword. Forgetting, at least at first, the decorum that suits the status to which he claims. He is the hero, he and his little comrades, who are called to straighten the box office. Over forty cinematographic versions of all kinds! And yet the brand new release of Alexandre Dumas’ Three Musketeers always attracts a new audience. D’Artagnan, Athos, Portos and Aramis! Méliès is the first to have adapted the novel. Will follow a large number of films more or less faithful to Dumas, daughter and son of d’Artagnan will complete the band. Without forgetting the cartoon. Even Walt Disney will do it with a memorable Mickey, Donald, Goofy, the three musketeers. The ultimate entertainment film, The Three Musketeers is the archetype of what many call « the swashbuckling film », a genre that rises from the ashes regularly, but not always up to expectations. The Americans have the western, we have the swashbuckling movies. How many times has the comparison been made? So many chases, fights, charges against carriages, bandits on highways, heroines in distress, even manipulative, notable crooks and frank laughs in some taverns forgotten by the ways … We find there the ingredients of many westerns. Is it a coincidence? Even if it is not obvious. The Three Musketeers came out in series in 1844 in the daily Le Siècle before filling the bookstore section in 1846. This epic adventure with many twists and turns recalls the novels written at that time like those of Reuben Potter recounting the adventures of David Crockett, United States. Even if the comparison is daring, the springs and the resourcefulness of the protagonists are close as well as the serialized diffusion of the novels. The heroes of Alexandre Dumas quickly settle in the imagination of the public. If we mainly know the adaptations of the first part of the Three Musketeers, we often forget that their adventures were not limited to the Queen’s ferrets. Twenty years later and Le Vicomte de Bragelonne ended the ride of the musketeers. Of all the protagonists, only D’Artagnan will be successful. Present in all the works until death. The cinema will remember a few figures including Aimé Simon-Girard in the 1921 version. In 1922, the essential version L’Etroit mousquetaire by and with Max Linder was released. Walter Abel will make a convincing D’Artagnan in the American version of 1935. Another Hollywood version deserves our respect, that of 1948 with Gene Kelly. Egyptian and Mexican versions must be added. A Kung Fu version has also emerged. The Italians are not outdone with more than a dozen adaptations. French cinema will sign the good pages of Alexandre Dumas with the 1953 adaptation with Georges Marchal, that of 1961 with Gérard Barray. Recent versions from the United States have Musketeers only the title. Too far from the novel. The last opuses flirt with fantastic and other « mages » without speaking about the imaginary inventions of Leonardo da Vinci. It is better to dive into the rare adaptations of part of the Viscount of Bragelonne, the enigma of the iron mask in which Jean Marais endorses, for the only time, the livery of d’Artagnan. Cinema is not alone in this adventure, television will acquire fifteen versions. To remember that of 1969 with Dominique Paturel. Note the feminist vision of adventures with the unique point of view of Milady (enemy of the musketeers). In 2014, a South Korean version was produced. The world of musketeers is as varied as that of the scriptwriters who do not hesitate to bring together The Three Musketeers and Zorro, curiosities not to be dismissed just like this famous maxim of our swashbucklers « One for all, all for one ». An interpretation of this good Alexandre Dumas rereading the first article of the constitution!