Taras Bulba

Prix 20 €

C'est samedi soir

Il faut un cérémonial, pas n’importe lequel, celui des retrouvailles avec un cinéma oublié. On va faire cocooning. Filles et mecs sont là, assis profondément dans le canapé, le dos contre le mur ou dans un  fauteuil. Tiens, Justin revient avec de quoi soutenir un siège. Le cinéma est une affaire de partage. “Bonbon, chocolats, caramel, esquimaux”…  C’était au temps où l’on prenait son temps. La séance était une affaire de convivialité sans pression économique. Alors prenons notre temps, et dégainons un de ces films dont l’éditeur vidéo BQHL a le secret. Son arrière-boutique pourrait ressembler à une caverne d’Ali Baba. Imaginons les trésors à découvrir et applaudissons la sortie DVD et Blue Ray du Taras Bulba (1962) de J.Lee Thompson. Film injustement mis au placard, compressé entre Les Canons de Navarone (1961) et Les Rois du soleil (1962) du même réalisateur qui a adapté le roman historique de Nicolas Gogol. Une histoire en forme de tragédie épique. Celle d’un père Taras Bulba et de ses deux fils, Andreï et Ostap, et de la lutte contre la Pologne. Au générique : Yul Brynner (Taras Bulba) en chef cosaque et son fils Tony Curtis (Andreï Bulba) trop sensible pour accepter pleinement la volonté de son père, allant jusqu’à trahir les siens lors du siège final. Le fils délaissera la tribu pour la belle Natalia, fille du gouverneur. Taras Bulba est un film épique, violent. Reconnaissons qu’en ces années-là, le cinéma se voulait grandiose face à la lucarne de la télévision. Le spectacle devait servir le film, et le film en mettre plein les yeux. Cette charnière, qui de la fin des années 50 au début des années 60, avec Les sept mercenaires, Spartacus, Ben Hur, CléopâtreLe Jour le plus long… a permis aux studios de limiter la casse. Des dinosaures cinématographiques qui ont survécu au renouveau en devenant des classiques à la nostalgie aussi dure que du silex. En redonnant des couleurs à un film injustement oublié comme Taras Bulba, BQHL ouvre la porte de notre curiosité. Combien en reste-t’il ainsi sur les étagères de l’oubli ?