Tout un film !

Sébastien Laudenbach : La jeune fille sans mains (2015)

 

DRAWING LAB PARIS. 17 rue de Richelieu 75001 Paris. Tous les jours de 11h à 18h. Vous bénéficiez du mardi au samedi d’un médiateur (hors jours fériés) . Entrée libre  

Vous avez un petit mois pour découvrir l’exposition Tout un film au Drawing Lab, 17 rue de Richelieu, dans le 1er arrondissement de Paris. Voilà une bien étrange proposition qui vous fait pénétrer par le petit bout de la lorgnette dans le travail préparatoire – mais pas que l’idée de l’exposition va bien au-delà – d’un film. Remercions le fond de la Cinémathèque française et l’énergique Christine Phal, directrice du lieu et la commissaire de l’exposition, Joana P.R Neves. Il a eu raison Henri Langlois de chiner dans les arrières boutiques du 7e Art et d’amasser, en évitant la poubelle, ce trop plein d’archives qui écrit d’histoire du cinéma. Que le choix a dû être difficile pour nous mettre sous les yeux ces quelques trésors qui se mêlent avec ingéniosité aux œuvres issues des ateliers d’artistes. Une démarche cohérente qui permet de  voguer entre les arts. N’y a-t-il pas graphie dans cinématographie ? L’ écriture, le trait. Ainsi l’indispensable dessin du story-board, travail préparatoire à la mise en images d’un scénario comme on peut le découvrir avec cette planche du Parrain 2 (1973) de Francis Ford Coppola ou encore les dessins d’Akira Kurusawa pour Les Sept Samouraïs (1954). Il suffit de tirer un rideau pour trouver une autre rareté, le décor d’un film qui ne s’est jamais réalisé : La Fleur de l’âge (1947) de Marcel Carné et que Mathieu Dufois, cet ancien  dessinateur des Cours d’Assises a modélisé à la pierre noire. Ainsi va votre cheminement, de trouvailles en trésors comme les cellulos de la Bergère et du ramoneur (1948) de Paul Grimault ou encore cette bande annonce, rappelant Bande à Part de Jean-Luc Godard, du film La Vie Souterraine (2017) tout droit sortit de l’imaginaire de Camille Lavaud. On retrouve sur écran un grand de l’animation : William Kentridge qui se définit comme réalisateur de « Dessins pour projection ». D’autres œuvres vous attendent pour mieux vous questionner sur le relationnel étroit qui  existe entre le dessin et le cinéma. Voilà un bon début d’année, même si le couvre-feu peut vous rendre frileux. Il ne faut pas hésiter à  entrer en résistance !