VITESSE

La vitesse au cinéma : filmographie non exhaustive qui appelle naturellement d’autres films pour allonger la liste…Trois Âges (1923) de Buster Keaton, surtout pour la première époque, La préhistoire, La Bataille de Marathon (1959) de Jacques Tourneur avec dans le rôle de Phidippidès le monsieur Univers de l’époque : Steve Reeves. Retenons également La Chevauchée fantastique (1939) de John Ford et une course poursuite à bord d’une diligence pourchassée par les Apaches. Film librement inspiré de Boule de suif de Maupassant. La vitesse est aussi une affaire de course-poursuite et, là, un film s’impose, Bullitt (1966) de Peter Yates. Quatorze minutes dans San Franscico avec Steve McKeen au volant de la Mustang Fastback 1968. Goldfinger (1964) réalisé par Guy Hamilton et pas moins de deux véhicules de légende. La première apparition de l’Aston Martin DB5 conduite par James Bond et la  Rolls-Royce plaquée or Phantom III de Goldfinger. Ne pas oublier La Grande Evasion (1963) de John Sturges avec la séquence de cross réalisée par Steve McQueen tentant de s’échapper par dessus les barbelés. Deux autres films également, français ceux-là. Le Salaire de la peur (1953) d’Henri-Georges Clouzot mais ici la vitesse y est bannie : les camions transportant de la nitroglycérine. Il en est tout autre avec Cent mille dollars au soleil (1964) d’ Henri Verneuil avec une course poursuite de camions avec au volant Jean-Paul Belmondo. Si nous remontons le cours de l’Histoire, un film retiendra notre attention : Les Craks (1968) d’Alain Joffé, l’action se déroule en 1900 sur la fameuse course Paris -San Rémo avec Bourvil inventeur d’un bicyclette révolutionnaire.  Blake Edwards signera en 1965 La Grande Course autour du monde. Un film aussi fou que les péripéties que rencontrerons les ennemis de toujours que sont Fatalitas et le Grand Leslie. Le succès du film a inspiré la série télé Les Fous volants.

 

GT 390 Fastback

Depuis le 10 décembre 2021, la vitesse s’est garée au Musée national de la voiture au Château de Compiègne. Une exposition organisée par la Réunion des musées nationaux – Grand Palais. Elle questionne La Vitesse. Pas la peine d’appuyer sur le champignon, vous avez jusqu’au 28 mars 2022 pour découvrir ces drôles de machines qui nous font rêver de performance. Vroum, vroum. Qu’est-ce que la vitesse ? Dont le cinéma est le premier art à l’avoir enregistrée d’une façon continue. C’est la question à laquelle l’exposition essaie de répondre avec cette autre interrogation : pourquoi l’attrait de l’humain pour la vitesse ? Toujours plus vite, avec cette croyance qui voudrait qu’aller plus vite, rattraperait le temps perdu, voire le maîtriserait ? H. G. Wells n’est jamais loin de nos pensées. Naturellement, il n’en est rien. Le sablier s’écoule depuis les origines. Le rez-de-chaussée et le premier étage du château ont été mobilisés. L’envergure de l’exposition valait bien cet écrin. 42 véhicules, 77 œuvres graphiques, plusieurs extraits de films, 10 peintures et 4 sculptures. Un générique à faire pâlir tous les blockbusters. La vitesse date de l’Antiquité et même, on pourrait remonter à nos ancêtres des cavernes courant aussi vite qu’ils le pouvaient devant la charge d’un mammouth. La vitesse pour sauver la vie. Bien plus tard, elle prend une autre forme, celle du message. Celui de Phidippidès courant de Marathon à Athènes pour annoncer la victoire des Grecs sur les Perses. Il y aura d’autres courses, en chars où le jeu remplacera épisodiquement la guerre. La traversée du temps verra les moyens de locomotion se développer au galop du cheval. Le 19e siècle sera l’essor des calèches, des diligences, des voitures de poste. Mais déjà pointent leur nez les premiers vélocipèdes à vapeur en 1871. La bicyclette emboîtera le pas en 1892. La puissance est là dans cette fin de siècle qui harponne le XXe qui verra à vitesse grand V, les moyens de locomotion se développer en même temps que le cinéma prend racine dans les villes. Le développement de l’automobile, le design de la carrosserie, sa puissance, sa démocratisation. Tout un monde dont le sport s’accaparera dès le début du XXe siècle avec la naissance de la plus grande course d’endurance : les 24 heures du Mans en 1923. La vitesse est aussi une affaire de prototype comme le Venturi VBB-3. Véhicule électrique qui atteindra les 549 km/h sur le lac salé de Bonneville en 2016. La vitesse est affaire d’adrénaline. L’exposition le démontre. Voir les coups de cœurs des visiteurs pour la Ferrari 166 MM Barchetta (1949), la Grégoire Sport Coupé de 1956. Pour le luxe absolu de la Bentley de 1930. Les motos sont également présentes comme la Koehler Escoffier 1000 de 1935. Il se peut, certainement même, que cette exposition sur la vitesse fasse ralentir, voire arrêter, les visiteurs ou visiteuses pour prendre le temps de s’étonner, d’admirer cette Maserati de 1957, toutes roues dehors. Le temps n’est pas seulement celui de la vitesse, mais aussi celui de la contemplation et de la mémoire.