GT 390 Fastback
Depuis le 10 décembre 2021, la vitesse s’est garée au Musée national de la voiture au Château de Compiègne. Une exposition organisée par la Réunion des musées nationaux – Grand Palais. Elle questionne La Vitesse. Pas la peine d’appuyer sur le champignon, vous avez jusqu’au 28 mars 2022 pour découvrir ces drôles de machines qui nous font rêver de performance. Vroum, vroum. Qu’est-ce que la vitesse ? Dont le cinéma est le premier art à l’avoir enregistrée d’une façon continue. C’est la question à laquelle l’exposition essaie de répondre avec cette autre interrogation : pourquoi l’attrait de l’humain pour la vitesse ? Toujours plus vite, avec cette croyance qui voudrait qu’aller plus vite, rattraperait le temps perdu, voire le maîtriserait ? H. G. Wells n’est jamais loin de nos pensées. Naturellement, il n’en est rien. Le sablier s’écoule depuis les origines. Le rez-de-chaussée et le premier étage du château ont été mobilisés. L’envergure de l’exposition valait bien cet écrin. 42 véhicules, 77 œuvres graphiques, plusieurs extraits de films, 10 peintures et 4 sculptures. Un générique à faire pâlir tous les blockbusters. La vitesse date de l’Antiquité et même, on pourrait remonter à nos ancêtres des cavernes courant aussi vite qu’ils le pouvaient devant la charge d’un mammouth. La vitesse pour sauver la vie. Bien plus tard, elle prend une autre forme, celle du message. Celui de Phidippidès courant de Marathon à Athènes pour annoncer la victoire des Grecs sur les Perses. Il y aura d’autres courses, en chars où le jeu remplacera épisodiquement la guerre. La traversée du temps verra les moyens de locomotion se développer au galop du cheval. Le 19e siècle sera l’essor des calèches, des diligences, des voitures de poste. Mais déjà pointent leur nez les premiers vélocipèdes à vapeur en 1871. La bicyclette emboîtera le pas en 1892. La puissance est là dans cette fin de siècle qui harponne le XXe qui verra à vitesse grand V, les moyens de locomotion se développer en même temps que le cinéma prend racine dans les villes. Le développement de l’automobile, le design de la carrosserie, sa puissance, sa démocratisation. Tout un monde dont le sport s’accaparera dès le début du XXe siècle avec la naissance de la plus grande course d’endurance : les 24 heures du Mans en 1923. La vitesse est aussi une affaire de prototype comme le Venturi VBB-3. Véhicule électrique qui atteindra les 549 km/h sur le lac salé de Bonneville en 2016. La vitesse est affaire d’adrénaline. L’exposition le démontre. Voir les coups de cœurs des visiteurs pour la Ferrari 166 MM Barchetta (1949), la Grégoire Sport Coupé de 1956. Pour le luxe absolu de la Bentley de 1930. Les motos sont également présentes comme la Koehler Escoffier 1000 de 1935. Il se peut, certainement même, que cette exposition sur la vitesse fasse ralentir, voire arrêter, les visiteurs ou visiteuses pour prendre le temps de s’étonner, d’admirer cette Maserati de 1957, toutes roues dehors. Le temps n’est pas seulement celui de la vitesse, mais aussi celui de la contemplation et de la mémoire.