2e Invité : Voltaire Rousseau

Stanislas Sauphanor (Rousseau) et Jean-François Prévand (Voltaire)

La faute à qui ?

TIL THEATRE. Petit théâtre confortable qui sied bien aux salons chers à nos philosophes

44 rue Marcel Dassault à 5 mn à pied du métro Pte de St Cloud
Réservation conseillée ( 50 places ) au 01 75 32 90 92

Voici donc notre deuxième sujet de la collection CINÉ-ROMAN. En s’éloignant volontairement des chemins balisés nous désirons accoster les rivages du théâtre comme source cinématographique possible. La pièce de Jean-François Prévand est peut-être l’exemple à suivre pour ses possibilités cinématographiques et par la nature politique du débat qui demeure. Malgré les deux-cent-cinquante ans qui nous séparent de nos interlocuteurs. Une réalité contemporaine qui serait à l’origine de la Révolution française. Pour beaucoup les noms de nos protagonistes restent associés aux Misérables, l’œuvre de Victor Hugo. Celle de la chanson de Gavroche, la faute à Rousseau, la faute à Voltaire. Tout est de leurs fautes. Il faut donc une rencontre. Indispensable même si elle n’existe que dans l’imaginaire de l’auteur. Démêler ces fichues idées qui ont mené à 1789. Ce n’est pas la première “dispute” à accueillir sur scène des personnages de stature politique à raviver le débat historique. Mais voilà les vents contraires attisent les braises de la fragmentation, et pour beaucoup, propulsent la République aux orties. Il était temps de convoquer Voltaire et Rousseau. Voilà qui est fait. Le metteur en scène et comédien Jean-François Prévand frappe les trois coups en endossant la “filouterie aristocratique” de Voltaire alors que Stanislas Sauphanor se love dans les contradictions et la terreur sociale que nous offre un Rousseau. Une joute jubilatoire qui ouvre tous les débats, et cela fait du bien. Jean-François Prévand a su prendre le parti de la réflexion. Cette démarche que nos deux convives ne démentiront jamais, les arguments sont là à faire blanchir de peur nos politiques sclérosés. Voltaire et Rousseau sont-il anachroniques dans notre monde explosé ? Leurs idées, autrement plus révolutionnaires, nous font-elles autant frémir que les aristocrates et bourgeois d’alors ? L’énigme est alors un prétexte. Un pamphlet dont la cible est Rousseau. Il s’introduit chez Voltaire pour demander des comptes… La controverse se déroule éclairant par le jeu maîtrisé l’opposition des deux philosophes. Rien, mais rien ne les relie et pourtant tout les rassemble. Les contradictions servant l’unité. Les pères de la Révolution l’avaient compris. Il suffit de relire les premiers articles de la Constitution, pour entre Voltaire et Rousseau, débattre du genre humain.