WARDI

Sorti le 27 février 2019 dans quatre salles parisiennes et plus de 50 en régions, le film de Mats Grorud résonne encore dans nos têtes rattrapant la violente actualité de ce qui se passe aujourd’hui entre Palestiniens et Israéliens. 75 ans d’exil et la clé toujours autour du cou. Cette clé symbolisant le retour chez soi. Voilà un film d’animation qu’il faut revoir pour comprendre sans haine. Le réalisateur norvégien Mats Grorud a puisé dans les souvenirs de sa mère, infirmière qui a travaillé au Liban. Ce film a rempli le cœur des spectateurs du festival Ciné junior (Val -de-Marne). Très éloigné des programmes formatés de Pixar. Tout est ici humain. Un film tendre qui vous prend doucement aux tripes.  Certainement dû au traitement de l’histoire (marionnettes animées, archives cinématographiques et dessin 2D). Celle de quatre générations d’une famille palestinienne coincée dans un camp. L’espoir au ventre, une clé à la main. Une famille qui se raconte à travers les yeux de Wardi, une enfant de onze qui a les questions de son âge. Questions pertinentes qui ouvrent une boîte de pandore, celle des souvenirs. 14 mai 1948, le piège qui se referma le jour de la création de l’Etat d’Israël avec la fermeture définitive des frontières, la fuite de la maison familiale. Entre l’enfer et le paradis, un camp à Beyrouth. Le film de Mats Grorud réalisé en France dans les studios au lieu-dit La Cartoucherie à Bourg-les-Valence, révèle cette particularité propre à un cinéma en héritage. Celui de Méliès. La qualité de l’animation se niche dans l’histoire contée. L’effet n’est pas gratuit. Il raconte. Cette résistance et ce passage de témoin. La clé. Celle de l’espoir et de cette maison abandonnée qu’il faudra absolument un jour retrouver. Le film nous y love sans militantisme. Humain terriblement humain ses marionnettes.
Rencontre avec le producteur Patrice Nezan.