François Staal

François STAAL 

 
Il faut sortir, s’aérer la tête… Quoi de mieux que le concert de sortie du dernier album de François STAAL “L’humaine beauté”,
le vendredi 4 Février 2022 au Pan Piper (2-4 Impasse Lamier, Paris 11ème)  à 20h

Avoir le Temps

Le temps est un rouleau compresseur. Il ne s’arrête jamais. Il est gravé sur un vinyle ou sur un CD et se déroule au rythme d’une lecture, d’une plage de silence, d’un retour. La musique devient alors un tuteur. Une écoute qui arrête le temps. Ainsi va la vie des musiciens, et le dernier opus de François Staal ne fait pas exception à la règle. Il y a peut-être une différence, sensible, mais bien réelle. L’unité de l’album. Il est entier. Il ne s’agit pas de piocher des morceaux à droite, à gauche et de cocher les cases, revenir sur ses pas, hésiter devant la marchandise. Nous ne sommes pas dans un discount musical. Non ! Ici le musicien a pris le prétexte du sablier pour nous construire un itinéraire. Un GR. Une installation sonore, un chemin musical dont les plages de silence liant les morceaux font partie du protocole ! Armez-vous de plaisir. Le temps se déroule comme un fil rouge, celui de Léo Ferré, de la voix de CharlElie Couture, de Nina Morato… La voix comme sentiers balisés. Il n’y a pas mieux pour se sentir accompagné. Épaulé. Vivre l’instant du temps avec l’impression qu’il ne coule pas trop vite entre les doigts. Le retenir un peu. Bréhat, un morceau chargé d’embrun qui nous immobilise. Pourquoi partir ? La voix de François Staal est là, rauque, (rock !) écorchée, à sang dans l’interprétation du morceau de Bashung La nuit je mens… Une nuit noire que Baudelaire se serait s’approprié par l’intermédiaire du chanteur, l’invitation au voyage devient un pass. La poésie est une clé que la musique façonne. François Staal nous ouvre avec son dernier opus les portes d’une mémoire retrouvée, balayant les doutes. Le temps du COVID est passé par là. Comme beaucoup d’artistes, la remise en question a pointé son doigt. Appuyant là où cela fait parfois mal. Mais il est libre l’artiste, indépendant. Une liberté qui s’écoute et s’entend durant tout le CD. Ceux qui auront opté pour le vinyle, ne pas oublier de retourner le 33 tours, il y a deux faces. Blague à part si l’on doit réécouter un morceau, voilà un de nos coups de cœur : Tous Frères en duo avec l’invitée Nina Morato ! Un album qui nous compte le tissage du temps, ce  filage que nous ne maîtrisons pas.
PS. Ne passons pas sous silence le fait que François Staal est le compositeur de BO de films, de téléfilms.  Une petite centaine à sont palmarès.