A l’ombre de Cocteau

La Dernière vie de Simon.
Les films sont ainsi faits qu’ils véhiculent, sans que leurs auteurs s’en doutent, bien autre chose que l’histoire contée. Tout film échappe au narrateur. C’est le cas de ce film à découvrir, La Dernière vie de Simon.  Un film dont la narration côtoie la démarche poétique d’un Jean Cocteau et son adaptation d’Orphée. L’inconscient s’y loge, et le film en devient plus lisible. Les auteurs ont beau se référer au seul cinéma américain, ils restent imprégnés de leurs racines cinématographiques du Vieux continent. Ainsi vogue le 7e Art, un imaginaire en construction continuel. C’est toute sa puissance que d’offrir l’exception au public. Le réalisateur Léo Karman et sa scénariste Sabrina B.Karine, sont en parfaite symbiose. De là à imaginer qu’elle aurait pu filer un coup de main à la mise en scène ? Une vue de l’esprit, naturellement. En coup cas, homogénéité du récit est là, sans fausse note, sans durée excessive. Le bon tempo de la projection qui se cale au battement de cœur du spectateur. Et il ne faut pas croire que cela suffise. Se sentir concerné est déjà un début, car le film interroge. Sa métaphore questionne avec justesse notre approche de la mort, de son consentement. Mais aussi de la résurrection. Le don d’organe. On peut vivre dans le corps d’un autre. S’accepter mortel comme une forme de renaissance. Humain. C’est la philosophie du film qui avec la légèreté du conte nous offre cette fable humaine.

The Last Life of Simon.
Films are so made that they convey, without their authors suspecting it, much more than the story told. Any film escapes the narrator. This is the case of this film to discover, The Last Life of Simon. A film whose narrative rubs shoulders with the poetic approach of a Jean Cocteau and his adaptation of Orphée. The unconscious lodges there, and the film becomes more readable. The authors may refer to American cinema alone, but they remain steeped in their cinematic roots from the Old Continent. Thus vogue the 7th Art, an imaginary in continuous construction. It is all its power to offer the exception to the public. Director Léo Karman and his screenwriter Sabrina B. Karine are in perfect harmony. From there to imagine that she could have given a helping hand to the staging? A view of the mind, of course. In a case, homogeneity of the story is there, without false note, without excessive duration. The good tempo of the projection which stalls at the spectator’s heartbeat. And we must not believe that this is enough. Feeling concerned is already a start, because the film questions. Its metaphor aptly questions our approach to death, to its consent. But also of the resurrection. Organ donation. You can live in someone else’s body. Accepting yourself mortal as a form of rebirth. Human. It is the philosophy of the film which with the lightness of the tale offers us this human fable.