l’empreinte

Il ne faut pas avoir peur de ne pas oublier. La mémoire s’inscrit dans l’histoire, en résistance. Se sentir en accord avec ce que l’on a lu et vu. Un cinéma difficilement visible aujourd’hui et qui pourtant reste indispensable à son/notre histoire puisque ancré dans les faits politiques de l’indépendance d’un pays. Retour sur le numéro des 40 ans de CinémAction, Chroniques de la naissance du cinéma algérien. Les mots sont là pour raconter. Les images pour transmettre. Comment ne pas parler du relationnel cinématographique que nous ont offert Guy Hennebelle (1941 – 2003) et Monique Martineau-Hennebelle. Revue trimestrielle qui reste aujourd’hui encore, après sa disparition, une référence unique et encyclopédique. Unique en son genre puisque thématique. Abordant avec rigueur et pluralisme les problématiques qu’aborde le 7e Art. Quarante ans ! Une aventure révolutionnaire. Des archives à nourrir un numéro hors-normes. Pourquoi ne pas plonger dans les papiers de Guy Hennebelle alors journaliste à Alger au quotidien El Moudjahid, rubrique cinéma, de 1965 à 1968 ? Les articles sont là, à relire, gardant la fraîcheur de l’époque. Les interrogations. Ils serviront. De retour en France, Guy partagera son temps cinéma avec les revues, CinémaJeune Cinéma, Les Cahiers du Cinéma, Écran, Jeune Afrique... D’autres suivront. Viendra le temps de couper le cordon et d’offrir à la cinéphilie une revue que beaucoup attendait. En 1978, Guy Hennebelle et sa femme Monique Martineau-Hennebelle sans un sous en poche fondent Cinémaction. L’aventure commence dans les pages accueillantes de la revue Écran, avant de prendre son indépendance un an plus tard avec le célèbre numéro 9 sur Le cinéma au féminisme. La flamme s’éteindra au n°173. Mais comme le faisceau lumineux d’une lanterne magique, CinémAction éclaire encore. Le numéro 166 (2018) coche les quarante ans de la revue réunissant une centaine d’écrits de Guy Hennebelle paru lors de sa période algérienne. Un dialogue avec ses lecteurs, le cinéma, la critique. Un chemin intellectuel exigeant et responsable. Un numéro qui comme beaucoup d’autres CinémAction mérite d’être feuilleté même si aujourd’hui seuls les PDF sont disponibles. L’aventure continue sur le numérique.

En présence de Monique Martineau-Hennebelle et de Sébastien Layerle coordinateur du numéro de CinémAction Chroniques de la naissance du cinéma algérien numéro 166 et 40 anniversaire de la revue