Récits de l’Apocalypse

Danser sur un volcan

Le 7e Art aime faire frissonner, tant que le scénario ne dépasse pas le périmètre de l’écran. Une dose de vraisemblance suffisamment forte pour faire monter l’adrénaline, sans pour autant quitter son fauteuil.  Réconforter votre peur en plongeant une fois encore votre main dans le sachet de popcorn. L’idéale situation, du danger sans conséquence. Mais voilà. Il faut faire attention au remake. A ces démons qui titillent la vie et qui débordent d’imagination pour venir scléroser nos vies. Le film Pandemic (2016) de John Suits, annonciateur du Covid, nous rappelle à l’ordre. L’Apocalypse est là. Frémissez spectateurs, vous avez entre les mains le dernier ouvrage de Jean-Pierre Andrevon. Auteur de romans de science-fiction, critique de cinéma. Vous avez pu croiser sa plume dans l’Écran fantastique. Fantastique donc, cette pandémie qui remet les pendules du temps, presque à  zéro. Le grand écran n’y est pour rien dans ce débordement, dont il faut rappeler le nombre de morts, plus de 3 millions. Ce n’est pas du cinéma. Rien n’est virtuel. On y pense en feuilletant les 380 pages de l’ouvrage Récits de l’APOCALYPSE, sous-titré, Catastrophes, cataclysmes et fins du monde dans la littérature et le cinéma, paru aux éditions Vendémiaire. Tout est dans le titre et la couverture, quoi de mieux que le film de Brad Peyton San Andreas (2015) pour ouvrir sinon les débats du moins le livre. Tout est bon à prendre pour comprendre ces peurs qui nous font du bien. La littérature et le cinéma se construisent sur un schéma identique, biblique pourrait-on écrire. L’Apocalypse de Jean. Il n’est pas le seul à professer l’anéantissement de la terre, de la race humaine… Sous le doigt de Dieu, nos péchés deviennent trop lourds à colporter, alors tout craque. Un chapitrage  pour mieux nous initier à la frayeur qui nous attend. Tremblez lecteur, vous êtes au bord de l’abyme. 17 chapitres et une conclusion qui par les temps qui courent ne peut être que provisoire. La Bible est un bon commencement pour pointer du doigt le début de cette encyclopédie des cataclysmes. Les mondes s’affrontent et se détruisent. Les Titans climatiques mettent à mal l’espèce humaine lorsque ce n’est pas elle-même, qui par masochisme veut se détruire. On l’aura compris au fil des pages, Jean-Pierre Andrevon nous offre un voyage dans un train fantôme dont la gare d’arrivée est incertaine. A vous lecteur d’ouvrir le livre de Pandore. Piocher où bon vous semble. Les chapitres ont le titre de nos peurs “Les colères de la Terre”, “Le joli temps des guerres atomiques”, le retour du règne animal avec “La bête aux abois”, faut-il parler de “Presque déjà la fin” ou de “A l’école de l’écologie”… Les mondes s’entre-chocs comme autant de chapitres de la “renaissance”. Les exemples sont nombreux dans cette dérive cauchemardesque. Littérature et cinéma sont au diapason. Films à découvrir et romans à lire, la liste est longue et égraine l’ouvrage avec un constat qui voudrait que si nous ne faisons rien, l’espoir ne serait peut-être pas dans le genre humain. Soyez heureux lecteurs, tout cela n’est que de la fiction. Encore que !